Les producteurs de bananes de Wassadou sont dans le désarroi. Leurs plantations sont englouties par les eaux. Le fleuve Gambie est sorti de son lit pour envahir les périmètres bananiers. Plus d’une dizaine d’hectares sont impactés. Les pertes sont évaluées à plus de 25 mille tonnes. Plusieurs mois de dur labeur anéantis. 

C’est la consternation générale à Wassadou. Dans cette localité à vocation agricole située dans l’arrondissement de Missirah, les producteurs sont dans le désarroi. Le fleuve Gambie est aussi sorti de son lit pour envahir les champs. Les producteurs de bananes sont les plus impactés, même si d’autres spéculations sont tout aussi touchées. Plus de deux dizaines d’hectares de terres exploitées sont submergés par la crue. Le Groupement d’intérêt économique dénommé Thilo-Thilo est fortement touché. Ses membres ont presque tout perdu.
Ramatoulaye Diallo, la présidente du Gie, avouera qu’ils ont tout perdu. Rencontrée, les yeux gorgés de larmes, elle soutiendra que les premières estimations des pertes font état de plus de 25 mille tonnes. Plus du tiers de la production locale.

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«Ce sont plus de 12 ha de terres emblavées qui sont envahis par les eaux», évalue la présidente du Gie. Dans les détails, elle explique que 36 parcelles de producteurs sont impactées. «En termes de pieds de bananes, il a été dénombré plus de 25 mille, tous dans les eaux», relève-t-elle. Aujourd’hui, poursuit la dame, «nous n’avons que nos yeux pour pleurer. Tous nos efforts de plusieurs mois de travail sont détruits. C’est vraiment dur. Nous avons contracté beaucoup de dettes pour arriver à réaliser ces travaux. Aujourd’hui, outre les énormes pertes subies, nous devons faire face aux créanciers. Ce qui hante notre sommeil», martèle la présidente du Gie.

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Face à cette situation chaotique, l’appui de l’Etat devient salvateur. «Nous avons contracté d’importantes sommes d’argent pour réaliser ce que vous voyez. Nous appelons de toutes nos forces l’Etat pour nous venir en aide. Sans quoi, la filière et ses producteurs risquent de souffrir. L’Etat doit nous aider à faire face aux dettes et surtout accompagner les producteurs impactés à pouvoir trouver de la nourriture et pouvoir récupérer les terres», interpelle Ramatoulaye Diallo.

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Avec cette nouvelle inondation, c’est un coup dur porté à l’atteinte de l’autosuffisance en bananes. «25 mille tonnes de pertes, c’est énorme», insiste la présidente du Groupement d’intérêt économique Thilo-Thilo.
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