C’est une journée cauchemardesque pour les populations. Hier, les Jakarta men ont voulu reprendre leur travail, malgré la mesure d’interdiction qui les frappe encore. Ils se sont affrontés aux policiers qui ont procédé à plusieurs arrestations et des blessés graves ont été dénombrés.

Mardi noir à Tambacounda : Les échauffourées entre Forces de l’ordre et conducteurs de motos Jakarta ont failli virer au drame. La ville est mise sens dessus dessous par les motocyclistes en furie. Les conducteurs des motos communément appelées Jakarta n’en peuvent plus de continuer à se tourner les pouces à cause des mesures d’interdiction de circuler prises par le gouverneur dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. «Depuis plusieurs semaines maintenant, nous sommes au chômage du fait de la mesure du gouverneur nous interdisant de mener nos activités», enragent les Jakarta men, las de ronger leurs freins pendant plusieurs semaines. «En plus, il n’y a aucune mesure d’accompagnement alors que le secteur du transport a reçu plusieurs milliards d’appui de l’Etat», expliquent-ils. Las d’attendre et rongés par la précarité, ils ont décidé de reprendre du service ce mardi contre vents et marées. Une façon de protester contre la levée «parcellaire» des mesures restrictives en faveur des «élèves, des commerçants et transporteurs». «Il est hors de question qu’on nous maintienne dans un chômage chronique. Et c’est pourquoi nous avons voulu nous rendre à la gouvernance et rencontrer le locataire des lieux», précisent-ils.
En cours de route, ils seront stoppés par un barrage de flics qui ont rapidement balancé leurs grenades lacrymogènes pour disperser le rassemblement. Ce sera le chaos général. La ville est en feu. Déterminés, les Jakarta men investissent les principaux axes de la ville et brûlent tout pour empêcher la progression des limiers. «Nous allons travailler, quoi que cela nécessitera, tempêtent-ils. Nous sommes fatigués et délaissés. Nous n’en pouvons plus de continuer à nous tourner les pouces. Tout ce que nous voulons, c’est qu’on nous laisse travailler d’autant plus qu’on est conscient de la maladie et avons sensibilisé tous les conducteurs à respecter les mesures barrières. Que veulent encore les autorités pour continuer à nous interdire à circuler ? Basta !», rugissent-ils. Pendant plusieurs heures, la police a lutté contre ces jeunes plus que jamais résolus à reprendre leur parcours dans les rues de la ville. Comme au bon vieux temps.
Cette scène d’intifada s’est déroulée le jour où le nouveau commissaire de Tambacounda devait être installé.