TAS et Mame Boye Diao à Thiès : Tous deux déplorent «la mort programmée de Thiès ferroviaire»

La capitale du Rail a accueilli, ce lundi, les caravanes des candidats Thierno Alassane Sall et Mame Boye Diao, qui ont sillonné plusieurs quartiers de la ville.Par Cheikh CAMARA –
«Thiès, la cité cheminote, qui était surnommée la ville aux-deux-gares, est aujourd’hui assurément une ville zéro rail.» Ces propos sont du candidat Thierno Alassane Sall, qui promet, s’il est élu président de la République, d’«amener le chemin de fer jusqu’en Casamance, à Podor». Selon le président du parti la République des Valeurs, «Thiès est une ville qui se meurt et la cité est sans emploi. L’emploi le plus fréquent est celui de marchand ambulant ou de conducteur de moto Jakarta». Et de poursuivre : «C’est un destin sans fin et sans issue pour les jeunes. C’est pourquoi la plupart d’entre eux, après quelques années et après avoir constaté qu’ils sont dans un destin sans issue, préfèrent aller tenter l’aventure avec les pirogues, et beaucoup de Sénégalais ont péri sur ce chemin.»
TAS promet, une fois élu président de la République, de «changer les institutions de ce pays, pour que les détournements soient traqués sans aucune pitié». Il en est de même, dit-il, «pour la corruption, parce qu’il s’agit là des maux les plus absolus qui gangrènent notre pays et qui entravent son développement». Selon lui, «il n’est pas normal que Thiès, une ville horticole par excellence, importe des jus de fruit «Rani», de Dubaï où il n’y a pas de fruits». Il s’engage à «mettre fin à cette hérésie, à cette absurdité absolue, parce que les usines de jus de fruits devraient se trouver ici et non à Dubaï», à «mettre partout des entreprises qui vont transformer sur place nos produits, notamment les fruits, le cuir à Ngaye Mékhé, le bois de la Casamance, les produits agricoles».
Sur l’autonomisation économique et financière des femmes, le parlementaire annonce, une fois élu, «la création d’une banque populaire dédiée aux femmes et aux artisans, pour qu’ils puissent avoir les financements qui leur permettent d’aller acheter les produits agricoles».
Mame Boye Diao : «Au profit d’un autre type de transport ferroviaire, Thiès-Rail a été tué»
Le candidat Mame Boye Diao a présidé, le même jour, à Thiès, un meeting au quartier Takhikao. Sur «la problématique de la reprise du chemin de fer», il considère qu’«on parle aujourd’hui de réhabilitation alors que Thiès devait être le hub de départ de tous les échanges terrestres dans le pays, et même sur le plan international». C’est parce que, remarque-t-il, «il y a l’existant, en ce qui concerne l’assiette pour accueillir tout ce qui est investissement structurant dans le cadre des transports par la voie ferroviaire, mais malheureusement le chemin de fer a été délaissé. C’est ainsi que pendant ces 15 voire 20 dernières années, les cheminots de Thiès n’ont qu’une seule chanson, la réhabilitation du chemin de fer, alors qu’on devrait être à une étape de modernisation. Il devrait y avoir de nouvelles pistes».
Il déplore le fait que «malheureusement, même le transport de marchandises en direction du Mali est aujourd’hui assuré par des cohortes de camions». Une situation qui, à ses yeux, découle d’«une mauvaise orientation politique, parce que le Thiès ferroviaire a été tué au profit d’un autre type de transport ferroviaire, en l’occurrence le Train express régional (Ter), qui n’a pas toute sa pertinence, qui nécessite des investissements très coûteux qui ne sont pas orientés vers le développement». Selon lui, «le cœur de toute politique d’investissement en matière ferroviaire doit être la région de Thiès, car elle permet d’irradier le reste du Sénégal, car étant l’élément pouvant centraliser tout ce qu’il y a comme production, notamment les fruits et légumes».
Correspondant