Tchad – «Détention illégale d’armes», «incendie volontaire»… : 8 ans de prison pour l’ex-chef rebelle Baba Laddé

L’ex-chef rebelle tchadien Abdelkader Baba Laddé a été condamné jeudi à huit ans de prison ferme pour «détention illégale d’armes», «association de malfaiteurs», «incendie volontaire» ou encore «viol» par la Cour criminelle à Ndjamena. Il avait été arrêté en décembre 2014 par les casques bleus de la Minusca en Centrafrique et extradé vers le Tchad en janvier 2015.
C’est la fin d’une «carrière» chaotique pour celui qu’on appelle en peul «Le père de la brousse». Ses états de service commencent au Darfour en 1998, on le retrouve en Centrafrique en 2008, pour libérer les Peuls, affirmait-il. A cette époque, Baba Laddé a un allié de poids, Ali Darass, qui est aujourd’hui le leader du groupe armé l’Union pour la paix en Centrafrique, l’Upc.
En février 2012, sur Rfi, Baba Laddé affirme que son objectif est de renverser les pouvoirs tchadien et centrafricain. Une part d’ombre existe : pour beaucoup, il est avant tout un bandit de grand chemin, coupeur de route, libre de ses mouvements. Mais des interrogations demeurent : est-il manipulé par Ndjamena et par qui ? Pour qui travaille-t-il réellement ?
Le rebelle est au cœur de trafics importants. En 2013, dans ce parcours étonnant, il revient au Tchad, promu conseiller du Premier ministre. Il devient même un des préfets influents du sud du Tchad. Mais le préfet devient encombrant. Se sachant menacé, «Le père de la brousse» se réfugie en Centrafrique. C’est seulement en 2014 qu’il est arrêté par les casques bleus et remis à la justice tchadienne. Baba Laddé n’aura pas l’occasion de livrer ses secrets.
rfi.fr