Comparés à la population civile, les militaires sénégalais sont moins atteints par le Vih/Sida, contrairement à ce qui prévaut dans beaucoup d’autres pays. C’est le constat du programme de lutte contre le Vih/Sida des Forces armées sénégalaises, lors d’un symposium tenu samedi dernier à Dakar.

«Forces de défense et de sécurité et Hiv» est le thème de référence du symposium de la conférence internationale des médecins militaires du Sénégal. A cet effet, force est de constaté qu’au Sénégal, la prévalence chez les militaires et gendarmes est de 0,3% et est inférieure au taux national qui est de 0,7%. Cette statistique indique une tendance qui est inversée dans la plupart des pays où les militaires sont plus touchés par le Vih/Sida. Dorcella Bazahica de la Minusma d’affirmer : «Les militaires sénégalais ont un taux de prévalence inférieur, ce qui nous encourage. C’est un mot que l’on doit porter ailleurs, on doit leur dire que si on le veut on peut faire inverser cette tendance», déclare le chef de l’unité Vih/Sida de l’institution onusienne. Cela résulte «des politique mises en place pour prévenir ce fléau», a indiqué le pharmacien-colonel Babacar Faye.
Cependant, les personnels de défense et de sécurité sont les plus touchés par les Ist que les populations civiles à travers le monde, et ce facteur augmente considérablement pendant les conflits, notamment lors des missions de maintien de la paix des Nations unies. Et dans ce cadre, le tiers des forces onusiennes est stationné en Afrique où vivent 70% des Pvvih à travers le monde. Mais la prévalence la plus élevée chez les militaires s’explique, entre autres, en plus de la mobilité des forces de défense, par une appartenance des militaires à une tranche d’âge sexuellement active, à l’éloignement des partenaires et famille, au goût du risque et opportunités de relations sexuelles occasionnelles, ainsi qu’à la gestion du stress de combat.
A en croire le rapport 2017 de l’Onusida, 36,7 millions de personnes vivent avec le Vih dans le monde dont 1,8 million de nouvelles infections en 2016. Néanmoins, on constate une diminution de 40% du taux de personnes infectées depuis 2000 et 1 million de décès, soit une diminution de 47% à partir de 2005. Mieux, 21 millions de personnes infectées ont accès aux traitements antirétroviraux, soit 57%. Malheureusement, le continent noir héberge 69,5%, soit le tiers des personnes infectées et 64,4% de nouvelles infections.
Rappelons que l’un des objectifs du symposium des médecins militaires du Sénégal est de partager les meilleures pratiques afin de mettre fin à l’épidémie du Vih/Sida à l’horizon 2030. Et le cas des Forces de défense et de sécurité sénégalaises constitue ainsi une belle illustration.
Stagiaire