«Nous adressons nos sincères remerciements au Président Macky Sall ainsi qu’à toutes les autorités administratives pour ce début d’aboutissement (…) Le Président Macky Sall a encore pris une décision pour nous octroyer 20 hectares des 60 qui restaient à la Sipres», se réjouissait au mois d’août Omar Diop, membre du collectif des victimes de démolition à Tivaouane Peulh. Ils s’étaient réunis ce jour-là en espérant être arrivés à la fin de leurs peines. Le collectif avait crié victoire trop tôt malheureusement. Vendredi en fait  les membres ont initié une marche de protestation car les 20 hectares que leur avait promis le Président Macky Sall sont en train de leur «filer entre les doigts»  et ils comptent s’y opposer de manière catégorique. «Nous ne nous laisserons pas faire quitte même à transformer le site en cimetière. Nous sommes prêts à y laisser nos vies», a martelé Omar Diop selon qui le ministre Abdoulaye Daouda Diallo et les  services de l’urbanisme tentent de faire main basse sur cette surface. «Les services techniques (Cadastre, Urbanisme et Domaine) sont venus pour nous dire que le ministre Abdoulaye Daouda Diallo leur a dit que le président  de la République a repris les 20 hectares pour les remettre à la Sipres  (…) Si dans une semaine, cette décision n’est pas reconsidérée, nous allons assiéger le service des impôts et domaines de Rufisque puis celui de Dakar. Si les autorités campent sur leur position, elles n’ont qu’à venir nous prendre tous», a-t-il ainsi mis en garde. Le porte-parole Ousmane Ndiaye a lui directement interpellé le chef de l’Etat. «Nous vous prions d’être ferme sur votre décision d’affectation de 20 ha au collectif des victimes de démolition de Tivaouane Peulh sur l’assiette de la Sipres que vous aviez prise à l’approche des élections», a-t-il exhorté. Durant la procession qui a duré plus d’une heure entre les artères de la commune, les protestataires ont entonné des slogans hostiles comme ‘’ Gor sa wakhdia‘’, ‘’wakh wakhet‘’ et ‘’Abdoulaye Diallo respect’’ entre autres. Slogans visibles d’ailleurs sur les pancartes fièrement exhibées par les marcheurs qui exigent aussi le paiement des impenses. «Beaucoup parmi   les 1796 victimes souffrent énormément. Les calculs d’impenses déjà faits par le service de l’urbanisme de Rufisque et les dossiers ont été transmis au préfet. Nous demandons à ce que ces impenses puissent revenir aux ayants droit», a noté Omar Diop.*