Augustin Tine a répondu à ceux qui voient derrière la levée de l’Etat d’urgence un «agenda politique». Pour le directeur de Cabinet du président de la République, «il ne peut y avoir de calculs politiques d’autant plus que le président de la République a gagné toutes les élections».
La levée de l’Etat d’urgence et du couvre-feu par le chef de l’Etat est perçue par certains comme une décision politique. Mercredi, à Thiès, c’est le sociologue et diplômé en Sciences politiques, Abdou Khadre Sanogo, qui déclarait que Macky Sall «n’a pas écouté le Peuple mais son propre agenda et instinct politiques». La réaction n’a pas tardé. Et c’est le directeur de Cabinet du président de la République qui soutient le contraire. «Il ne peut y avoir de calculs politiques d’autant plus que le président de la République a gagné toutes les élections, même s’il est vrai que des élections locales pointent à l’horizon. Le moment venu, tout le monde affichera ses ambitions mais actuellement, les Sénégalais ont d’autres préoccupations. Naturellement, il y a des gens qui ont des agendas politiques et c’est tout à fait normal qu’ils agressent le président de la République. Mais ils doivent comprendre maintenant que sa seule préoccupation, c’est de faire en sorte que les sénégalais soient en bonne santé, qu’ils aient à manger et à boire, qu’ils aient le bien-être», a répliqué Augustin Tine. Il rappelle que dans d’autres pays comme les Etats-Unis, le Brésil, en Espagne, en France et même en Chine, il y a eu un moment où, malgré l’augmentation exponentielle des décès, des gens ont réclamé l’arrêt des confinements, que les frontières soient rouvertes et que les gens puissent aller et venir.
«Tout le monde est d’accord que si les gens ne travaillent pas, ils n’auront pas de quoi manger le soir. Peut-on leur demander de rester à la maison tous les jours alors qu’on ne leur donne pas à manger ?», s’interroge-t-il. Par conséquent, le maire de Fandène, qui lançait le processus de distribution de kits alimentaires aux populations vulnérables de sa commune, pense que la levée de l’Etat d’urgence était une «nécessité». M. Tine a indiqué que cet appui du Conseil municipal a ciblé des ménages qui n’ont pas pu bénéficier de l’aide alimentaire de l’Etat. Il s’agit de 58 tonnes de riz, de l’huile, du sucre, en plus de la contribution de donateurs qui s’élève à 20 tonnes de riz. Il s’est réjoui de la distribution de l’aide alimentaire par l’Etat qui «n’a souffert d’aucune contestation dans la commune de Fandène». C’est surtout parce que, souligne-t-il, «nous ne faisons pas partie de ceux-là qui ont tout fait pour mettre dans les listes des gens qui ne devraient pas être des bénéficiaires».