Les acteurs territoriaux de Thiès ont été sensibilisés sur la problématique de la gouvernance foncière pour faire face à la prolifération des pratiques foncières illégales et l’accaparement des terres.

Par Cheikh CAMARA – «La problématique de la gouvernance foncière est au centre des préoccupations de nos concitoyens, en raison de son impact négatif sur la situation politique, sociale, culturelle, économique et environnementale du pays. La prolifération des pratiques foncières illégales, l’accaparement et la thésaurisation des terres, les développements immobiliers volontaires et précipités, la multiplicité des autorités impliquées dans la gestion, la diversité des méthodes de preuve des titres fonciers, l’utilisation opportuniste des textes juridiques et l’instauration des coûts des transactions informelles sont autant d’indicateurs des nombreux défis à relever dans l’administration foncière.»
Le constat est du gouverneur adjoint chargé des Affaires administratives de Thiès, Ababacar Sadikh Niang, qui a présidé la réunion du Comité régional de développement (Crd) consacrée à la sensibilisation des acteurs territoriaux sur les bonnes pratiques de gouvernance foncière au Sénégal, ce mercredi 12 novembre 2025. Selon lui, les contraintes imposées à l’Etat en matière de transparence et de gestion des informations foncières, les conflits entre la loi et la coutume dans les zones rurales et périurbaines, le nombre croissant de conflits fonciers qui menacent la paix et la cohésion sociales, en
particulier dans les zones rurales, l’absence d’incitations dans le système foncier pour les investissements nationaux et la faible cohérence institutionnelle entre les différents ministères chargés de la gouvernance foncière sont autant d’éléments qui témoignent de l’impérieuse nécessité de prendre en charge cette question cruciale, pour un développement harmonieux de nos collectivités.
Et fort de ce constat, M. Niang souligne que le Sénégal s’est engagé dans un processus de consultations institutionnelles sur les ressources foncières dont les résultats ont servi de base à l’élaboration du quatrième Rapport sur la gouvernance en Afrique (Agr 25). Les résultats des consultations institutionnelles, selon M. Niang, révèlent que le Sénégal continue de faire face à des défis majeurs en ce sens. L’adjoint au Gouverneur rappelle que l’une des principales recommandations était de sensibiliser toutes les parties prenantes sur les bonnes pratiques de gouvernance foncière afin de réduire les conflits communautaires et de favoriser la cohésion, ainsi que l’équité sociale et territoriale. Il note que toutes ces irrégularités constatées démontrent à suffisance toute la pertinence de cet atelier initié par la Direction du suivi et de l’évaluation des politiques de bonne gouvernance du ministère de la Justice, en collaboration avec la Commission nationale de gouvernance et avec le soutien du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep). D’où l’importance de la rencontre qui constitue une opportunité stratégique de partage, de sensibilisation et de réflexion, permettant d’approfondir la compréhension des rôles et responsabilités de chacun afin d’harmoniser les différentes actions pour une application correcte et diligente des textes en vigueur. L’objectif principal, indique Ababacar Sadikh Niang, est de sensibiliser et d’apporter une assistance technique aux différentes parties prenantes, dans le but de favoriser un climat social pacifique et d’accélérer le développement économique, social et environnemental de nos communautés.
Plus particulièrement, cette rencontre a pour finalité : «d’examiner et d’élaborer des stratégies, afin d’aboutir à une meilleure gouvernance des ressources foncières au Sénégal» ; de «sensibiliser les communautés locales et les autres acteurs sur les lois sénégalaises régissant les terres et de créer un cadre d’échanges entre les différentes parties prenantes concernées, afin de réduire les conflits fonciers dans les zones les plus touchées». Il s’agira aussi de «contribuer au renforcement des capacités des principales parties prenantes et d’améliorer progressivement et durablement l’administration foncière» ; de «soutenir la mise en place d’un forum inclusif sur les litiges et conflits, afin de prévenir et de résoudre ces derniers au niveau communautaire». Pour y parvenir, Ababacar Sadikh Niang invite ainsi à une participation active, constructive et orientée vers l’intérêt général, socle de toutes nos actions respectives. Il a tenu à remercier et féliciter le ministère de la Justice, à travers la Direction du suivi et de l’évaluation des politiques de bonne gouvernance, pour cette importante initiative qui dénote une posture républicaine.
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