Il y a encore des villages qui n’ont pas accès à l’eau et à l’électricité, à l’image de Colobane Thiombane, situé dans la commune de Mont-Rolland.

Par Cheikh CAMARA –

«Nous en avons marre de vivre sans électricité ni eau potable, de vivre dans l’insécurité et la peur, sans route goudronnée !» Ce cri de détresse émane des populations de la cité religieuse de Colobane Thiombane, située dans la commune de Mont-Rolland (Dé­partement de Tivaouane). Elles ont tenu un point de presse qui s’est articulé autour de trois points : «Electricité, eau et route goudronnée.»

Une occasion pour le comité de veille, d’alerte et d’entraide de Colobane Thiombane dont le seul et unique objectif vise le développement du village et la cohésion entre ses membres, d’évoquer, en premier lieu, «le manque d’électricité dans la localité située à 5 km de la Zac de Thiès, où résident officiellement, en 2021, 3500 personnes». Le porte-parole du jour des populations, Pape Dia, rappelle à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) que «dans le cadre du programme d’électrification rurale dans la commune de Mont-Rolland, seuls les deux villages de Colobane Thiombane et Thiouroukh, parmi les 18 que compte la collectivité territoriale, souffrent d’un manque notoire d’électricité, un état de fait qui entraîne ainsi une insécurité totale, des vols fréquents et des agressions multiples».

Les populations rappellent que le village de Colobane Thiombane, créé en 1940 par Mame Alpha Thiombane, un érudit de l’islam et Mokhadam de Serigne Babacar Sy, accueille chaque année, lors de son traditionnel Gamou, des milliers de fidèles pèlerins venant de partout dans le monde. Aussi de rappeler : «On nous a construit une case de santé depuis 2023, mais depuis lors, cette structure n’a ni équipements ni médicaments.» Elles interpellent le maire de Mont-Rolland sur la question. Pape Dia et ses camarades s’offusquent aussi du fait que «le village de Colobane Thiom­bane soit privé de son droit le plus absolu : l’accès à l’eau potable». Ils signalent que «ce liquide précieux est une denrée rare dans la localité», ce qui, disent-ils, a entraîné «une insalubrité menaçante dans le village». Aussi de penser qu’«à défaut d’une gratuité de raccordement à ce réseau qui coûte excessivement cher, nous méritons le privilège d’y être raccordés».

Les habitants de Colobane Thiombane souhaiteraient aussi que «notre route bitumée, qui ne fait même pas 3 km, soit goudronnée». Ils signalent qu’«en effet, cela nous cause énormément de problèmes. D’abord, il existe des nids de poule à n’en plus finir sur la route, occasionnant beaucoup de désagréments, avec surtout l’évacuation de nos femmes enceintes, toujours transportées à bord de charrettes, et qui, parfois même, accouchent en cours de route, du fait, certainement, des secousses et des nids de poule». Pape Dia et ses camarades trouvent «aberrant» que «le village soit entouré de carrières de basalte rouge, lesquelles ont permis de goudronner beaucoup de routes et que Colobane Thiombane ne puisse pas en bénéficier». Ils remarquent que le manque de route goudronnée rend très difficile l’accès du village, devenu aujourd’hui très enclavé, du coup, soulignent-ils, «nos élèves, orientés au Lycée de Mont-Rolland, marchent plusieurs kilomètres pour regagner l’établissement».
Correspondant