C’est un combat de longue haleine, qui est en train d’épuiser le Collectif national des 105 travailleurs bénévoles de l’hydraulique rurale. Lequel demande à l’Etat de les régulariser.Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante)

– «Si d’ici quelques jours, l’Etat ne pose aucun acte par rapport à nos revendications, on va déposer un préavis de grève de 72 heures », a menacé hier, le Collectif national des 105 travailleurs bénévoles de l’hydraulique rurale. Lors d’un point de presse, le Secrétaire général national du collectif, Babacar Ly, estime que la grève qu’ils comptent mener, «sera une catastrophe dans le monde rural. Elle pourrait aboutir à de sérieuses perturbations, voire une pénurie généralisée d’eau partout au niveau des forages». Ce qui du coup, poursuit-il, «impactera réellement le quotidien du monde rural». Il s’offusque surtout de l’attitude de leur ministre de tutelle, Serigne Mbaye Thiam, qui «refuse de privilégier le dialogue avec nous». Lequel, poursuit-il, «avait recruté en 2020, 50 chauffeurs de camions citernes qui, malheureusement, ne savaient pas conduire. Puisqu’après des tests, 31, parmi ceux-ci, se sont fait recaler, faute de savoir conduire. Il avait donc choisi de recruter des personnes qui n’ont aucune formation, aucune qualification, encore moins de connaissance du secteur hydraulique, au détriment des 45 chauffeurs qui évoluent dans ce secteur depuis 20 ans, sans contrat, et qui sont toujours sur le terrain pour satisfaire les populations en eau, pour caser des gens non méritants». Pendant ce temps, déplore M. Ly, «nous abattons un travail pénible au niveau du monde rural. Nous sommes sur le terrain 24h/24 et tous les jours». Pis, «dans certaines zones, nous sommes souvent obligés de travailler la nuit, de 21h à 3h du matin. Ce, pour satisfaire le monde rural et lui permettre de s’approvisionner normalement en eau». Le Secrétaire général national du Collectif des 105 travailleurs bénévoles de l’hydraulique rurale perd presque son latin, quand il s’agit de s’épancher sur le nombre d’années qu’ils ont fait dans le secteur. «C’est énorme», s’écrit-il. «Nous sommes là depuis 15, voire 30 ans, sans contrat et nous gérons la maintenance de plus de 2000 forages dans le monde rural. Nous courons depuis très longtemps derrière l’Etat pour nous faire embaucher, mais que des promesses non tenues», enchaîne-t-il. Alors que, déplore-t-il, «l’Etat a consenti beaucoup d’efforts pour le recrutement de milliers d’agents à la Fonction publique, embaucher donc 105 travailleurs bénévoles de l’hydraulique au niveau national ne devrait pas constituer un problème, pour un Etat ambitieux et conscient de l’enjeu de l’eau dans le monde rural».
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