Le torchon brûle toujours dans la commune de Keur Mousseu, dans le département de Thiès, du fait d’une «spoliation foncière» qui oppose la société hollandaise Qvs (Qualité végétale Sénégal) à la société immobilière «Nouvelle Ville», laquelle parle de «manipulation» et refuse de se laisser faire. Les populations plaignantes invitent le Président Diomaye Faye à «faire de la défense des droits des personnes spoliées son combat».Par Cheikh CAMARA –

Les populations des villages de Kirène et Thiambokh sont montées au créneau pour exiger que les 100 hectares cédés à la société immobilière «Nouvelle Ville» soient restitués à la société Qvs (Qualité végétale Sénégal) qui a «recruté une bonne partie des jeunes et des femmes de la commune de Keur Mousseu et des localités environnantes». Des agriculteurs qui dénoncent «la spoliation de nos terres cultivables par un promoteur immobilier qui se déclare détendeur d’un décret datant de 2022». Selon ces derniers, «ce promoteur, à la tête de ladite société, a brandi un protocole d’accord qui a été signé en 2019 entre elle, le ministère de l’Environnement et la Direction des eaux et forêts. Il voudrait construire des habitations sur ces terres alors que la population demande à avoir des surfaces cultivables afin de lutter contre le chômage». Malick Ciss, le chef de village de Thiambokh, et Bathie Séne, le chef de Village de Kirène, sollicitent ainsi l’arbitrage du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

Les populations accusent principalement la société «Nouvelle Ville» de vouloir «accaparer une centaine d’hectares de terres agricoles qui étaient auparavant exploitées par la société «Qualité végétale Sénégal» (Qvs)». Et selon le Directeur technique de Qvs, Mbaye Seck, «le décret ayant permis à ce promoteur d’accaparer leurs terres, ne prend même pas en compte cette zone, alors qu’un protocole d’accord a été signé en 2019 entre Qvs, le ministère de l’Environnement et la Direction des eaux et forêts». Aussi de regretter : «Il y a un grand manque de production, surtout dû à l’espace qu’ils ont déjà accaparé. Et cela nous a aussi coûté un déficit de 700 travailleurs qui sont déjà au chômage.»
Ces agriculteurs (hommes et femmes), encore plus que jamais décidés à se faire entendre pour amener l’Etat à se pencher sur cette affaire afin que ledit décret puisse être cassé une bonne fois pour toutes au grand bonheur des travailleurs, interpellent Diomaye Faye sur «ce véritable cancer qui menace la sécurité et la stabilité du pays, la spoliation, un fléau tentaculaire qui atteint toutes sortes de biens et de propriétés, et dont les victimes, qui se comptent par milliers, restent impuissantes face à leurs droits bafoués». Victimes de «spoliation immobilière depuis des années», ils se disent «cibles faciles pour la mafia de l’immobilier qui favorise cette sorte d’arnaque».
Correspondant