Les responsables de la plateforme des forces vives F24-Thiès, avec principalement à leur tête le Coordinateur départemental de ladite organisation, Saliou Soulèye Ndiaye, et le maire de la commune de Thiès-Est, Me Ousmane Diagne, remarquent qu’«en effet, dans l’après-midi du vendredi 9 février 2024, alors que de jeunes garçons manifestaient au quartier Dixième, monsieur Massaly a brandi un pistolet, les a poursuivis et a tenté de tirer sur eux (vidéo jointe à la plainte)». Dans cette vidéo virale, le président de l’Union pour la nouvelle République (Unr), Mouhamadou Lamine Massaly, président du Conseil d’administration de l’Office national de la formation professionnelle (Onfp), allié du Président Macky Sall, y apparaît armé d’un pistolet en dépit de l’interdiction générale des armes durant la campagne électorale.

Aussi de souligner que «le sieur Massaly n’en est pas à son premier coup d’essai, puisqu’au mois de mars 2021, dans les mêmes circonstances, accompagné d’une bande de nervis, tous armés, il avait fait arrêter, embarquer et torturer de jeunes garçons dans un pick-up, alors qu’il n’est ni gendarme ni policier, et n’est investi d’aucun pouvoir de maintien de l’ordre public». Me Diagne et ses camarades précisent également que «par arrêté no21 du 30 janvier 2024, le ministre de l’Intérieur a interdit le port d’arme de toutes catégories aux titulaires d’autorisation sur la période du 25 janvier au 14 avril 2024 (arrêté no21 du 30 janvier 2024 joint)». Par conséquent, «la détention d’arme de monsieur Massaly est foncièrement illégale», rappellent-ils.

Le maire de Thiès-Est et les autres responsables du F24/Thiès rappellent que «depuis le 21 mars 2021, plus de 60 jeunes Sénégalais sont morts, tombés sous des balles, sans que les auteurs de ces crimes ne soient identifiés ou fassent l’objet de poursuites judiciaires». Ainsi de mesurer «l’ampleur de nos inquiétudes en tant qu’élu et maire, représentants légitimes des populations, de voir des personnes comme le sieur Massaly adopter ces comportements qui mettent en danger la vie de nos concitoyens». C’est pourquoi, disent-ils, «nous déposons un lot de plaintes contre monsieur Mouhamadou Lamine Massaly, afin qu’il soit arrêté et traduit devant les tribunaux pour répondre de ses actes». Ils disent espérer que sa plainte sera traitée avec «la plus grande diligence».

Massaly répond à Me Diagne par une plainte pour «diffamation et dénonciation calomnieuse»
La réplique ne s’est pas fait attendre du côté du président de l’Union pour la nouvelle République (Unr), Mouha­madou Lamine Massaly. L’acteur politique a, lui aussi, saisi d’une plainte le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Thiès, pour «diffamation et dénonciation calomnieuse». Il a tenu un point de presse pour apporter des clarifications par rapport aux événements du vendredi dernier, avec, dit-il, des «violences inouïes perpétrées par une certaine soi-disant opposition en perte de vitesse, manipulée par des forces occultes, pour ternir le visage de notre chère ville, Thiès».

Et de dire qu’il ne saurait «laisser passer cela, sans pour autant dénoncer ces auteurs et fauteurs de troubles». Il cite nommément «Ousmane Dia­gne, maire d’une petite commune, qui a manipulé les jeunes en les érigeant comme de la chair à canon pour arriver à ses fins». Selon lui, «ce dernier et ses camarades, dans leur folie de brûler la ville, essaient de manipuler cette jeunesse pour venir attaquer le siège de mon parti et ma maison familiale». Aussi de souligner : «Me Diagne m’accuse de détenir un pistolet pour tuer les jeunes manifestants, ce qui relève de purs mensonges et de la calomnie».

Le président de l’Unr se demande «comment un homme aussi ingrat et malhonnête, connu et reconnu de certains bureaux des tenants du pouvoir pour mendier, s’est permis de s’attaquer au Président Macky Sall ?». Il lance un appel solennel aux responsables de Benno bokk yaakaar, de la mouvance présidentielle et aux citoyens, à se «lever pour faire face aux ennemis de la République, qui ne cherchent qu’à déstabiliser le Sénégal».

Mouhamadou Lamine Massaly trouve «inacceptable que des énergumènes, financés par des forces occultes, s’attaquent à un homme de dimension exceptionnelle, le Prési­dent Macky Sall, qui a transformé le Sénégal dans tous les secteurs et conduit le pays vers l’émergence». Sur­tout, il refuse que «ces oiseaux de mauvais augure viennent détruire toutes ces avancées (autoroutes, ports de l’émergence, le Ter, le Brt, la relance des Chemins de fer, les hôpitaux de dernière génération, les universités, etc.), car ce sont des acquis pour les futures générations». Il rappelle que «la situation actuelle du pays résulte d’une crise institutionnelle créée par l’opposition qui a demandé au Présidant Macky Sall de reporter la Présidentielle».

Le président du Conseil d’administration de l’Office national de la formation professionnelle (Onfp) en appelle à toute la classe politique, la Société civile, les citoyens de tous bords, quant à leur devoir de répondre positivement à l’appel au dialogue national, afin de «sauver le Sénégal des mains de fossoyeurs qui ne cherchent qu’à l’amener vers le chaos». Il attire l’attention des pères et mères de famille, pour «veiller sur leurs enfants afin que ces pyromanes ne puissent les sacrifier pour un pouvoir qu’ils n’exerceront jamais».
Correspondant