C’est un combat de longue haleine qui est en train d’épuiser les populations de Mbour 4 Extension. Elles demandent au Président Sall de signer le décret de déclassement de la forêt où elles sont implantées pour leur permettre d’avoir un peu de répit.

La coupe est pleine au quartier Mbour 4 Extension. Les descentes musclées des éléments de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) dans le quartier, sis dans la forêt classée de Thiès, ulcèrent les occupants dudit quartier qui, à la faveur d’un point de presse, ont demandé au Président Macky Sall de signer le décret de déclassement de cette forêt. Lequel décret avait été promis par le chef de l’Etat lors de la pose de la première canalisation des travaux de la nouvelle usine de traitement d’eau potable de Keur Momar Sarr et ses renforcements en aval (Kms3) le 18 décembre 2017. Il avait, en effet, demandé au gouverneur de Thiès de prendre toutes les dispositions nécessaires pour affecter les terrains sur lesquels les populations de Mbour 4 Extension avaient déjà édifié leurs maisons. Mais depuis, renseignent les populations, «les choses sont restées en l’état». Et les membres du Collectif des habitants et propriétaires de terrains et de bâtiments au quartier Mbour 4 Extension demandent au chef de l’Etat de diligenter le dossier en signant le décret de leur régularisation. «Il y a des lenteurs notées dans le dossier qui traîne depuis trois ans», constate Amadou Dia, vice-président du collectif, qui regrette que des gens utilisent cette situation «pour intimider et traîner en justice certains habitants qui ont déjà construit sur la forêt classée et qui n’ont pas de lettre d’attribution parce que disposant d’autorisation de construire dans une forêt classée». Aussi, «il y a des arrêts de la Dscos pour inciter les gens à arrêter les constructions en entendant que le décret de déclassement soit signé». Et dans ce cadre, «la Dscos convoque certaines personnes pour leur dire de quitter les lieux ou d’arrêter de construire alors que d’autres font pareil». Amer, il enchaîne : «Il ne doit pas y avoir de parti pris.» En revanche, Amadou Dia admet que «toute la zone occupée est irrégulière. Et donc tous les documents sont faux. Le site que nous habitons n’est pas régulier». Pour dire toute «l’urgence de déclasser la forêt qu’occupent depuis 1999 plus de 2 500 familles avec la signature du décret de déclassement parce que c’est ce qui bloque les autorités administratives en charge du dossier». Il pense que «s’il y avait ce décret, les choses allaient vite se régler parce qu’il y a la commission qui est en train de faire un travail technique sur le terrain». Aussi, les populations insistent pour faire noter qu’«avec la signature d’un tel décret, le quartier pourra afin bénéficier des services sociaux de base». Parce que, relèvent-elles, le quartier fait face à un problème d’insécurité avec l’absence de l’électricité. «Les occupants n’osent plus sortir de leurs maisons au-delà de 19h. Il n’y a pas d’écoles encore moins d’assainissement. Et c’est un problème qui perdure», persiste M. Dia.