Une délégation du Front de résistance nationale (Frn), dirigée par Habib Sy, a été reçue hier par la famille de El Hadji Amadou Barro Ndiéguène de Thiès. Une visite pour alerter les autorités religieuses. «Le Président Macky pose des actes par lesquels il veut forcer le destin pour avoir un deuxième mandat sans aucun problème. Des actes dangereux qui se sont traduits récemment par des manipulations de la Constitution et de la loi électorale pour empêcher des candidats de l’opposition de pouvoir se présenter à la prochaine élection présidentielle», a dit M. Sy. En présence de Mamadou Diop Decroix, Mamadou Lamine Massaly, Issa Sadio Kanouté, l’ancien responsable du Pds a indiqué que «même si la loi constitutionnelle a été votée en ce qui concerne le système de parrainage, rien n’empêche au pouvoir, dans le cadre d’un dialogue, de surseoir à sa mise en œuvre et à son application jusqu’à après la Présidentielle de 2019». La visite auprès des guides religieux s’inscrit justement dans leur volonté de «freiner l’ardeur dévastatrice de la démocratie du Président Macky Sall». Et c’est dans ce sens que le front organise une manifestation nationale le 13 juillet prochain pour combat «les pratiques antidémocratiques» du régime.
Interpellé sur l’arrêt de la Cour de la Cedeao concernant l’affaire dite de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar, Habib Sy affirme que cet «arrêt indique clairement que les droits du prévenu n’ont pas été respectés pour une justice correcte». Il poursuit : «C’est un honte pour notre Etat. Je suis dépité d’entendre le ministre de la Justice dire que cet arrêt ne lie pas l’Etat du Sénégal. Qu’en est-il des traités internationaux signés par ce même Etat ? De toutes les façons, ils vont continuer à poser leurs actes et ils sont d’ailleurs en train d’accélérer leurs procédures pour qu’il ne soit pas candidat à l’élection présidentielle de 2019. Mais qu’ils sachent qu’il y aura d’autres Khalifa Sall.»
S’agissant du débat autour de l’inscription de Karim Wade, Habib Sy assène : «C’est une autre idiotie de ce gouvernement. Karim Wade s’est bien inscrit sur les listes et, pour ce faire, il s’est déplacé du Qatar au Koweït. Tout le monde l’a vu et il détient son récépissé. D’ailleurs, le ministre de la Justice avait dit à l’époque que Karim Wade n’avait pas perdu ses droits civiques et politiques. Ils ont trouvé le subterfuge de changer les dispositions de la loi électorale pour dire que pour être candidat, il faut d’abord être électeur, ce qui est tout à fait contraire aux dispositions de la Constitution.»
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