Tivaouane – Grand Salon de l’Elevage : L’homologation de la race «Laadoum» en débat

Ce sont de beaux sujets «Laadoum» que les acteurs-exposants, très motivés dans la culture de l’excellence, ont présenté à la 6e édition du Grand Salon de l’Elevage du Regroupement des éleveurs de Tivaouane pour la promotion du «Laadoum» (Retpel) qui, rappelle le ministre de l’Elevage, se tient dans «un contexte de quête de la souveraineté alimentaire dont la souveraineté en moutons de Tabaski».Par Cheikh CAMARA (Correspondant) –
Un moment fort de communion et de partage qui en dit long sur «toute la pertinence du thème portant sur la priorité que les acteurs se devraient d’accorder à l’homologation de la race «Laadoum»», note le ministre de l’Elevage et des productions animales, venu présider la cérémonie officielle, le samedi dernier. Et surtout de rappeler que «le mouton «Laadoum» dont la région de Thiès est reconnue comme précurseur et comme épicentre, s’est propagé à travers le Sénégal. Son potentiel génétique actuel, obtenu grâce à une sélection hardie, empirique certes, mais fruit d’un savoir-faire, est devenu indéniable».
Daouda Dia dit en vouloir pour preuve les résultats enregistrés lors des concours passés en termes de mensurations (hauteur au garrot, longueur servico-sacral et tour de poitrail) et surtout le record enregistré avec le mâle Espoir Barack (avec respectivement 121 cm, 157 cm et 125 cm). Ainsi, note le ministre, «les géniteurs «Laadoum», moutons d’un très grand format, avec une croissance extraordinaire, pourront beaucoup contribuer à l’amélioration génétique de nos races locales. C’est pourquoi nos projets et programmes contribuent régulièrement à la diffusion de ces géniteurs». Aussi de relever qu’avec l’effervescence constatée autour du «Laadoum», ce dernier contribuera, sans doute, à «l’émergence d’une filière ovine performante et à la création d’emplois durables et rémunérateurs, notamment pour les jeunes et les femmes».
Le ministre constate qu’«en dépit des efforts consentis par nos vaillants éleveurs qui se manifestent par une augmentation notable de la production locale constatée lors des dernières éditions de la fête de Tabaski, notre pays fait encore face à un gap à combler». C’est pour cette raison, dira-t-il, que «le chef de l’Etat Macky Sall avait inscrit le Programme national d’autosuffisance en moutons (Pronam) dans le Pap2a du Pse et il sera également pris en compte dans le Pap3 en cours de finalisation». Il rappelle l’objectif général du Pronam, qui est de promouvoir la filière des petits ruminants afin d’accroître l’offre nationale, notamment en moutons de Tabaski, et de contribuer à la promotion d’emplois générateurs de revenus.
Relance de l’autoproduction de moutons de Tabaski
De façon spécifique, les activités prévues dans ledit Programme portent sur : «l’appui au développement de l’élevage pastoral, grand pourvoyeur de sujets males et de femelles» ; «l’intensification à travers la promotion de bergeries améliorées, avec une forte implication des femmes et des jeunes» ; «la mise en place d’ateliers d’embouche de moutons prélevés du système extensif» ; «l’appui à l’élevage urbain pour la relance de l’autoproduction de moutons de Tabaski et le renforcement de la production de géniteurs améliorés».
Il a noté «la contribution de tous les projets et programmes du gouvernement mis en œuvre en partenariat avec les acteurs, à la réalisation de ces objectifs». Et à ce propos, de souligner «l’Initiative des maires pour l’autosuffisance en moutons de Tabaski (Imam) prise par l’Association des maires du Sénégal (Ams)». Il remarque qu’«au vu des résultats très encourageants obtenus lors de la première phase de deux ans, exécutée au niveau de 24 communes, les partenaires de cette initiative, à savoir mon département, l’Ams, la Dgpsn et l’Ong Heifer, une deuxième phase de mise à l’échelle du projet a démarré et cible 250 communes pour 5 ans». Il exhorte «les maires à s’engager davantage dans ce projet, afin d’aider significativement à la réalisation des directives du président de la République, portant sur l’objectif de souveraineté alimentaire de notre pays et d’insertion massive des jeunes et des femmes dans des emplois durables».
Le chef de l’Etat suit personnellement la situation du vol de bétail
Le ministre de l’Elevage et des productions animales ne manque pas de relever un certain nombre de difficultés auxquelles sont confrontés les éleveurs, notamment «l’alimentation», la «santé des «Laadoum»», la «commercialisation des sujets» et le «vol de bétail». Pour ce qui est de l’alimentation, il estime que «le développement des cultures fourragères, grâce à la solarisation des forages et du pompage de l’eau, constitue, entre autres, une voie essentielle d’amélioration de la disponibilité». De plus, l’achat groupé et l’exploitation de petites unités de fabrique d’aliment de bétail utilisant les produits locaux, peuvent également contribuer à la réduction des coûts. Pour ce qui de la santé animale, il rappelle que «le gouvernement, avec des moyens renforcés, met actuellement en œuvre une stratégie d’éradication de la peste des petits ruminants, principale cause de mortalité de cette catégorie de bétail».
A ce propos, Daouda Dia évoque aussi la recherche qui a également un rôle important à jouer au sujet de certaines maladies émergentes qui touchent le «Laadoum». Et concernant la préoccupation des acteurs relative à la commercialisation des sujets, de rappeler «l’effort déjà consenti par mon Département à travers ses projets pour l’achat et la diffusion des géniteurs «Laadoum»». Il informe que cet effort sera «considérablement accru à travers, entre autres, les projets Imam 2 et Pndies». Selon lui, «la diffusion du potentiel génétique du «Laadoum» au niveau national et bientôt au niveau international, est devenue incontournable». Ainsi, indique le ministre, le contrôle des performances apparaît aujourd’hui comme une nécessité absolue dans le processus d’amélioration génétique.
Daouda Dia encourage toutes les associations, tous les sélectionneurs de moutons, en relation avec les spécialistes et son Département, à travailler de manière inclusive et consensuelle, sur la caractérisation génétique du «Laadoum». Il pense que le renforcement de l’organisation des acteurs de la filière ovine est une condition pour atteindre cet objectif stratégique et développer cette chaîne de valeur très propice à l’entreprenariat en élevage pour les jeunes et les femmes. Le ministre ne manque pas d’informer que le chef de l’Etat suit personnellement la situation du vol de bétail, phénomène complexe, et instruit régulièrement les ministères concernés pour arriver à l’éradication de ce fléau. Selon lui, le développement économique et social de ce pays, qui regorge de beaucoup d’acteurs qu’on peut donner en exemples, ne peut se réaliser que grâce à l’effort soutenu et à l’abnégation de ses filles et fils.
Correspondant