Macky Sall ne peut pas avoir de troisième mandat. L’idée d’une candidature du président de la République à la Présidentielle de 2024 n’est pas un débat. Telle est la conviction du député libéral Tous­saint Manga. Son collègue, Abdoulaye Wilane, député de la majorité, déclare se référer à la Constitution en vigueur mais également aux propos du chef de l’Etat sur la question.

L’éventualité d’un troisième mandat de Macky Sall en 2024 est agitée. Le débat a refait surface après la sortie qui a coûté à Sory Kaba son poste de Directeur général des Sénégalais de l’extérieur. Hier, en marge de la ratification des listes des 14 commissions permanentes de l’Assemblée nationale, des députés se sont prononcés sur le sujet. «Aujourd’hui qu’il ne se leurre pas, qu’il ne se trompe pas et qu’il soit à l’écoute du Peuple sénégalais. Il ne peut pas y avoir de troisième mandat pour Macky Sall, c’est clair. Ça, ce n’est pas un débat. Qu’il ne cherche pas à avoir un débat. Il n’y aura pas et il ne peut y avoir un troisième mandat pour Macky Sall. Il n’a qu’à finir son dernier mandat et puis c’est tout. On risque de plonger dans une crise très compliquée», a prévenu Toussaint Manga du groupe parlementaire «Liberté et démocratie».
En revanche, son collègue Abdoulaye Wilane, membre du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar lui, dit s’en tenir à la déclaration du président de la République qui avait déjà rassuré qu’il en est à son dernier mandat. Lui se réfère surtout à la souveraineté des citoyens sénégalais et ne juge qu’à l’épreuve des faits et des réalités. M. Wilane dit prendre «acte, bonne note et fait confiance au président de la République, Macky Sall, pour ce qu’il avait dit mais je fais surtout confiance au Peuple souverain qui avait légiféré en adoptant la Constitution par référendum. Tout le reste n’est que divination». Il estime qu’«en adoptant la Consti­tution par référendum, le Peuple souverain avait légiféré et en toute connaissance de cause. Donc pour moi, ce débat n’a pas lieu d’être». Il a déclaré que la coalition présidentielle qui avait promu la Constitution en vigueur ne sera pas en contradiction avec elle-même.
De l’avis de Toussaint Manga, il y aurait une «cacophonie» au sommet de l’Etat en ce qui concerne l’affaire Karim Wade devant le Comité des droits humains de l’Onu. Une situation qui, selon lui, montre encore une fois que le gouvernement n’est pas serein. Il pense que l’Etat du Sénégal est obligé de respecter ses engagements. Car dit-il, cette «réhabilitation» de Karim Wade est «inévitable» et le Parti démocratique sénégalais (Pds) fera face.