Après 2007 et 2016, Dakar accueille encore l’Assemblée des régulateurs des télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (Artao). Abdou Karim Sall et ses pairs, satisfaits du free roaming, s’apprêtent à faire face à d’autres défis dont la mise en place d’un marché commun. Pour la présidence, le Liberia passera le témoin au Sénégal à l’issue de cette session.

L’Assemblée des régulateurs des télécommunications de l’Afrique de l’Ouest, regroupant les 14 pays de la Cedeao et la Mauritanie, sont en conclave depuis hier à Dakar. C’est dans le cadre de la 15ème Assemblée générale de ladite structure. L’énième choix de la capitale sénégalaise se justifie, selon Abdou Karim Sall, directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), par «son rôle de locomotive de la sous-région à l’instar de ses pairs du Ghana, de la Côte d’Ivoire, mais aussi de son importance particulière à la bonne marche et à l’atteinte des objectifs de l’Artao».
En plus d’être l’hôte de ce rendez-vous des experts de la régulation, le ministre de tutelle sénégalais va hériter de la présidence de ce regroupement, en remplacement de son homologue libérienne, Maria Harrison. Les assisards considèrent que le secteur a connu d’importantes avancées, surtout en ce qui concerne le free roaming qui, selon eux, est «une forme d’intégration éloquente via les télécommunications». Néanmoins, ils reconnaissent qu’il nécessite plus d’efforts de leur part pour de plus larges progrès dans le domaine des télécommunications et des postes. «L’heure est à l’union de nos forces pour relever les défis que sont : la transnationalité des réseaux de télécommunications, de la cybersécurité, de la protection des données, de la maîtrise et de la réduction des coûts des télécommunications, du partage d’infrastructures et de l’intelligence artificielle», énumère Abdou Karim Sall. Pour relever ces défis, il conseille à ses pairs de mettre l’accent sur le renforcement des capacités face à la révolution du secteur et la mise en place d’un marché unique sécurisé à l’intérieur de l’espace Ce­deao.
Pour son homologue burkinabè, Christophe Djikma, l’une des priorités de l’Artao est l’intelligence artificielle : «La 5G est une question émergente qui se pose à nous. Dans nos pays respectifs, nous avons des difficultés, surtout à mettre en place une connexion à haut débit. Il faut aussi qu’on en arrive à la fibre optique dans des pays enclavés comme le nôtre, le Mali et le Niger. Nous allons échanger avec nos amis et frères des autres pays et trouver ensemble des solutions à nos problèmes.»
Présent à l’ouverture de cette 15ème session, le ministre de la Communication, des télécommunications, des postes et de l’écosystème s’est félicité de la convergence des forces de ces 15 autorités de régulation. Tout en insistant sur les orientations du plan stratégique 2014-2019 : «Il vise à promouvoir le développement des infrastructures de télécommunications et des services en Afrique de l’Ouest. Il s’appuie sur des thèmes d’actualité, car plus que toute autre partie du monde, le continent africain se doit de mettre en place un environnement des plus favorables pour accélérer l’avancement des technologies de l’information et de la communication, maillon important dans le processus d’édification d’une société de l’information.»
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