L’Armée nationale a procédé ce dimanche à plusieurs arrestations dans la localité de Toubacouta. Selon des sources concordantes, un groupe de 16 personnes a été interpellé hier dès les premières heures par le Gign après l’arrestation de deux autres suspects entre jeudi et vendredi.
C’est une véritable chasse à l’homme. La gendarmerie a opéré aux premières arrestations hier matin dans le village de Toubacouta, une semaine après le carnage perpétré par des éléments armés dans la forêt classée Bofa-Bayotte. Des interpellations à l’actif du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (Gign) et qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête et de la traque des assaillants déclenchées par les hommes du colonel Khar Diouf, au lendemain de ce drame qui a occasionné la mort de 14 personnes et de plusieurs blessés.
C’est d’abord le jeudi 11 janvier que la gendarmerie a procédé à l’interpellation du chef de village de Toubacouta et de son secrétaire. Si le premier a été par la suite relâché après quelques heures d’interrogation, le second lui est resté depuis entre les mains des enquêteurs. Le surlendemain vendredi, ce fut au tour de la dame Y. D. d’être convoquée pour les besoins de cette enquête et qui a été mise à son tour en détention le même jour au niveau de la gendarmerie. Et ce dimanche, les troupes d’élite de la Gendarmerie nationale ont à nouveau investi le village de Toubacouta pour procéder à des interpellations. Cette opération a d’abord concerné dans un premier temps 18 personnes : 16 hommes et deux femmes. Des femmes qui seront par la suite libérées sur place avant le transfèrement et la détention des 16 autres à la gendarmerie de Ziguinchor. Et parmi ces derniers figurent d’ailleurs, selon des sources concordantes, les quatres jeunes ex-détenus de la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Ziguinchor. Quatre jeunes membres du Comité de vigilance inter-villageois pour la protection de la forêt et qui avaient été condamnés à la suite d’un contentieux avec des coupeurs de bois. Libérés par la suite en fin décembre dernier, ces jeunes sont à nouveau depuis ce dimanche en détention pour les besoins de l’enquête concernant le carnage de Bofa-Bayotte.
Ces 16 personnes interpellées ce dimanche à Toubacouta portent ainsi à 18 le nombre des personnes arrêtées et détenues à la gendarmerie de Ziguinchor.
Arrestation de René Capin Bassène
Outre l’arrestation ce dimanche de 16 personnes dans le village Toubacouta, arrondissement de Nyassia, la gendarmerie a également procédé le même jour et tôt le matin à l’arrestation du journaliste René Capin Bassène. Une interpellation confirmée par ses proches et qui a fait l’effet d’une bombe à Ziguinchor, tant ce dernier est présenté comme un observateur averti de la crise casamançaise et est connu également pour son engagement et sa connaissance du dossier et des acteurs. Une posture qui l’a amené à produire d’ailleurs trois ouvrages pour une meilleure appréhension par l’opinion du conflit et des acteurs, à savoir L’abbé Diamacoune Senghor, par lui-même et par ceux qui l’ont connu, Casamance, à quand la paix ? et Casamance, récits d’un conflit oublié. Qu’est-ce qui pourrait donc justifier l’arrestation de René Capin Bassène à son domicile et sa détention ce dimanche à la Brigade de la gendarmerie de Néma ? Une question pour l’heure sans réponse aussi bien au niveau de ses proches que des enquêteurs.
Des arrestations sur fond d’accrochages
Par ailleurs, des accrochages ont été notés dans la localité de Barkabanao, située dans l’arrondissement de Niaguis, entre des soldats de l’Armée et des éléments armés non encore identifiés. Cet affrontement survenu ce dimanche, selon nos sources, a occasionné la mort d’une personne. Si cette victime n’a pas pour l’heure été identifiée, son arme par contre a été récupérée par les soldats en opération dans la zone de Niaguis et de Boutoupa Camaracounda, communes frontalières de la Guinée Bissau voisine. Cette opération s’inscrit également dans le cadre de la sécurisation des personnes et des biens et de la traque des assaillants du carnage de Bofa enclenchée en début de semaine dernière par les hommes du colonel Khar Diouf.
imane@lequotidien.sn
Suite aux douloureux événements qui se sont survenus dans la forêt de laCasamance je tiens ici à mettre en garde tous les acteurs qui gravitent autour ce conflit contre une éventuelle recrudescence de la violence dans cette partie du SÉNÉGAL qui a assez souffert de cette situation. Donc il faut une gestion sereine pour éviter des représailles de la part de la population locale qui pourrait adhérer à la cause du maquis. Car elle se sentirait frustrée par ces arrestations en son sein. Je conviens qu’il faut traquer ceux qui ont commis ce carnage mais on doit éviter de pousser la population à la révolte car nous sommes dans une région très complexe et fragile: la Casamance.