La maladie du Covid-19 a touché toutes les régions du Sénégal. L’annonce est du Dr Abdoulaye Bousso, qui faisait hier le bilan de cette maladie depuis son apparition en mars dernier jusqu’à aujourd’hui. Selon ses révélations, 33 personnels de santé ont été touchés, trois comorbidités enregistrées et cinq régions ont franchi la barre des 1000 patients.

L’heure était hier au bilan du Covid-19 depuis son apparition dans le pays il y a de cela un an. Les autorités  sanitaires,  qui  se sont organisées  pour combattre ce virus, ont tenu hier un point de presse dans les locaux du ministère de la Santé et de l’action sociale.  Selon Abdoulaye Bousso,  le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), le premier cas est apparu dans le pays le 2 mars  dernier. A ce jour,  ce chiffre est largement revu à la hausse.  Dr Abdoulaye Bousso, qui est le gestionnaire, parle de dizaines de milliers de citoyens ayant contracté le virus. «Nous rappelons que nous avions enregistré notre premier cas importé le 2 mars 2020. A ce jour, le Sénégal compte 34 832 cas positifs dont 29 402 guéris, 888 décès et 4541 encore sous traitement», informe-t-il. Selon lui, parmi ces patients se trouvaient 33 personnels de santé  touchés par cette maladie avec deux décès déplorés. Le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous)  ne s’est pas arrêté en si bon chemin.
D’après lui,  aucune région du pays n’a été épargnée  du Covid-19. «Toutes les 14 régions du pays ont été touchées par la pandémie», affirme-t-il. Avant  de relever : «3  comorbidités principales ont été  notées, à savoir l’hypertension artérielle,  le diabète et des maladies cardiovasculaires.» Dans son bilan, le Dr Abdoulaye Bousso dira que cinq régions sont plus touchées depuis le début de la crise sanitaire mondiale parmi les 14 que compte le Sénégal.
«Toutes les régions du Sénégal sont touchées et tous les districts sanitaires ont été  également touchés. Au moins, chaque district sanitaire a eu à notifier un cas et le dernier district touché a été le district de Goudomp dans la région de Sédhiou. Nous avons cinq régions qui sont les plus touchées par la pandémie. Il s’agit des régions de Dakar avec 21 824 cas qui correspondent à 62% de l’ensemble des cas notés depuis le début de la pandémie. Suivie de la région de Thiès, la région de Diourbel avec 1666 cas, la région de Kaolack 1544 cas et enfin la région de Saint-Louis avec 1250 cas. Ce sont ces cinq régions qui ont eu à  franchir la barre des mille cas», précise-t-il, tout en indiquant par ailleurs que d’autres comme Kaffrine et Sédhiou n’ont pas franchi la barre de 200 cas. Elles ont enregistré respectivement «150 cas soit 0, 4% des cas et Sédhiou a 175 cas soit  0,5% du nombre de cas total». A l’en croire, la maladie du Covid-19 a eu à passer par tous les stades à savoir : «les cas importés, les cas contacts, les cas localisés en fonction des régions et des zones et la transmission communautaire», entre autres.

De huit lits, le Sénégal passe à 284
Mais pour lutter contre cette pandémie qui a détruit des vies, perturbé notre économie et assombri l’avenir, souligne le Pr Moussa Seydi, beaucoup de services ont mis la main à la pâte. C’est le cas du  Samu national. Il a joué un rôle  non négligeable  dans la lutte contre le Covid-19. Pour le Pr Mamadou Diarra  Bèye, la structure qu’il dirige a beaucoup participé à la régulation des transports médicalisés.
Pour une meilleure  prise en charge des patients atteints du coronavirus, le Samu a mis à la disposition des malades qui présentaient des facteurs de  risques graves, des lits d’hospitalisation dans des délais très brefs. Un appui qui a permis d’anticiper sur l’aggravation et sur la surmortalité.
Selon toujours le Pr Bèye, qui faisait hier le bilan du Samu national sur cette pan­démie,  «le Samu a eu à réguler 13 662 patients qui présentent des risques graves, 1127 transferts de patients graves à sévères dont les 985 ont été identifiés comme cas graves». L’âge moyen de ces patients, renseigne-t-il, était de 64 ans. Mais, «nous avons quand même vu des patients jeunes parce que les extrêmes étaient de 8 ans et de 101 ans. Parmi ces patients que nous avons pris en charge, presque tous présentaient une détresse respiratoire», précise-t-il. Avant d’indiquer que  les centres de santé occupent la première place dans les lieux d’intervention liés au Covid-19 avec un taux de 28%, suivis par les interventions à domicile avec 26%.
A l’en croire toujours, les  Eps (Etablissements publics de santé) capitalisent 22% des sorties, les cliniques privées 13% et les aéroports 2% d’interventions.
Le professeur Bèye est revenu aussi sur  les lits de réanimation. Pendant la première phase, le pays n’en disposait que 8 au niveau des soins intensifs. Mais grâce à leur  soutien, «on peut dénombrer aujourd’hui 284 lits de point chaud, de lits avec oxygène disponible, 85 lits de réanimation dont 40 à Dakar et 45 dans les régions». Le secteur privé a aussi contribué «à l’acquisition de ces lits et dans le transfert des malades», reconnaît le directeur du Samu national selon qui, la létalité  des cas graves n’a jamais dépassé 40% en réanimation.
«Malgré l’augmentation du nombre de décès notée ces derniers temps, la létalité des cas graves n’a jamais dépassé 40% en réanimation alors qu’au niveau international cette létalité est au moins égale à 50%», dit-il tout en expliquant que sur 10 malades admis en réanimation, 6 en sortaient guéris. D’après le Pr Moussa Seydi, «seul le vaccin est indispensable, car il ne tue pas, mais la maladie tue».
Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, quant à lui, n’a pas caché son satisfecit par rapport à l’implication de tous les ac­teurs. «Nos efforts conjugués ont hissé le Sénégal au rang de référence mondiale», s’est-il réjoui.