Le meurtre hier, d’un jeune conducteur de «Jakarta», âgé de 20 ans, Mouhamadou Moustapha Dia, habitant le quartier Darou Salam, froidement assassiné à Keur Dago, près du cimetière des Parcelles assainies, Unité 1, défraie la chronique dans la capitale du Rail. Un meurtre de plus, qui remet sur le tapis la question de la sécurité dans la Cité du rail. Une cité tétanisée par la violence. Une ville où l’horreur et l’angoisse secouent l’opinion, qui a peur pour sa sécurité, terrifiée par la «loi» des bandes d’agresseurs et de malfaiteurs. Dans toute la Cité du rail, l’insécurité a gangrené la stabilité et la paix. Un regain de violence inqualifiable. Avec des actes répréhensibles, source d’un sérieux problème de sécurisation des biens et des personnes.
La recrudescence des cambriolages, les braquages, les attaques à main armée, les vols à l’arrachée, pratiqués par des conducteurs de motos «Jakarta», sont devenus monnaie courante dans la Capitale du Rail. Une cité où il ne se passe pas une semaine sans que des boutiques ne soient cassées, des boulangeries attaquées, des pharmacies dévalisées, d’honnêtes citoyens sauvagement agressés dans la rue et jusque même chez eux.
Ainsi l’opinion continue d’être secouée fortement par la question sécuritaire liée au phénomène des motos taxis. Aussi, la police, soucieuse d’assainir le secteur, a investi ce lundi matin, les rues de Thiès pour traquer les conducteurs de moto taxis, qui ne sont pas en règle. Les éléments du Commissariat central et du Groupement mobile d’intervention s’étant déployés sur le terrain pour procéder à des rafles. Une agression mortelle de plus qui en dit long sur l’insécurité galopante dans la ville aux deux gares. On se rappelle que la veille de la dernière Korité a été fatale pour deux autres conducteurs de «Jakarta». Ils avaient subi des agressions de passagers qu’ils convoyaient aux villages de Sangué et de Tawa Fall. L’un, Samba Fam, agressé à coups de sabre, succombera à ses blessures, alors que Gormack Ndiaye, élève en classe de 1ère à l’école Acapes de Nguinth, lui, se verra admis aux urgences de l’hôpital régional. Aujourd’hui, nombre de Thiessois, qui craignent pour leur sécurité face aux bandes d’agresseurs et de malfaiteurs, regrettent le fait que «la lutte contre le grand banditisme dans la commune et le département de Thiès est loin d’être une réalité». Aucune prise en charge de la question sécuritaire sur l’espace communal comme départemental n’est effective. Aucune mesure concrète pour «mettre un terme à la casse des boutiques, l’attaque des boulangeries, aux pharmacies dévalisées, l’agression sauvage des citoyens sur l’espace communal». Que dire de «l’intensification» du rythme des patrouilles des services de sécurité, le relèvement du niveau de vigilance au niveau des endroits tenus comme criminogènes, les grandes opérations d’envergure à mener la nuit dans la ville avec des éléments du Gmi, de la gendarmerie, les Eaux et forêts, la Douane ? Où en sont ces programmes ? Que «d’opérations de saupoudrage», selon nombre de Thiessois. Que dire de «l’indifférence du Conseil départemental de Thiès et des 16 collectivités locales du département qui s’étaient engagées, au cours d’une rencontre, à mutualiser leurs moyens d’accompagnement pour un apport considérable aux “actions de sécurisation” de leurs localités respectives» ?
En tout état de cause, aujourd’hui Thiès reste tristement célèbre par ses nombreux cas de vol à main armée et souvent en plein jour, entre autres actes de grand banditisme.
nfniang@lequotidien.sn
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