Vision – Un Sénégal souverain, juste et prospère : L’élaboration d’une loi en cours

Pour consacrer la vision d’«un Sénégal souverain, juste et prospère», le gouvernement travaille sur l’élaboration d’une loi sur la souveraineté économique et sociale.Par Dialigué FAYE –
Dans un contexte international défavorable marqué par des chocs exogènes multiples, le Sénégal est obligé de solliciter davantage ses ressources locales pour financer ses projets de développement. Selon le Directeur général du secteur financier au ministère des Finances et du budget, «cet objectif de souveraineté économique et sociale constitue aujourd’hui le pilier du nouveau référentiel de nos politiques publiques Sénégal 2050». Dans ce sens, annonce Bamba Kâ, «le gouvernement travaille sur l’élaboration d’une loi sur la souveraineté économique et sociale pour consacrer la vision d’un Sénégal souverain, juste et prospère. A travers ce nouveau référentiel, l’objectif fondamental qui est visé, c’est la mobilisation de l’épargne longue, sachant qu’on est dans un pays où le déficit d’épargne par rapport aux besoins de financements est extrêmement élevé et évalué autour de 10% du Pib/an. Ce qui est énorme, dans un contexte marqué par des chocs et un relèvement des taux directeurs des différentes banques centrales».
M. Kâ présidait la 1ère édition du Salon de l’assurance vie organisée par la Fédération sénégalaise des sociétés d’assurances (Fssa), placée sous le thème : «L’assurance vie au cœur de la souveraineté économique et sociale : levier de transformation pour une Afrique résiliente et inclusive.»
En plus de son rôle de protection contre les aléas de la vie, l’assurance constitue un important instrument de mobilisation de l’épargne intérieure, notamment à travers l’assurance vie.
Retraçant ainsi quelques points de repères sur le marché de l’assurance au Sénégal, la Fssa a répertorié, en 2024, 27 sociétés d’assurances dont 18 spécialisées dans les opérations d’assurance dommage et 9 dans les opérations d’assurance vie. «Le chiffre d’affaires réalisé par les compagnies d’assurances en 2024 s’élève à 291 milliards contre 272 milliards en 2023, soit une progression de 7%. Les prestations payées s’élèvent à 133 milliards en 2024 contre 119 milliards en 2023, soit une hausse de 11%», déclare la présidente de la Fssa, Oumou Niang Touré. Précisant que «ces charges ne tiennent pas compte des frais de gestion et de commissions que supportent les assureurs». Relativement aux placements des compagnies d’assurances, la Fssa comptabilise «599, 17 milliards de francs Cfa à fin décembre 2023 contre 509, 51 milliards de francs Cfa à la même période de l’année précédente, soit un taux de progression de 17, 60%». Cette hausse, d’après Mme Touré, «est imputable, en partie, aux titres d’Etats et assimilés, aux actions et obligations autres que celles prévues à l’article 335-1 1°) du Code Cima et aux dépôts en banque, qui ont respectivement des taux de progression de 39%, 8% et 15% sur la même période, représentant une augmentation globale de 90 milliards de francs Cfa en valeur absolue. Ces placements sont dominés par les dépôts bancaires, les valeurs mobilières, les titres de participation et dépôts, ainsi que les immeubles, avec des parts respectives de 42%, 28%, 13% et 8%».
Par rapport à l’emploi, renseigne la cofondatrice d’Askia assurances, «le secteur joue également un rôle important avec plus de 3237 emplois. Ce chiffre ne prend pas en compte les emplois indirects, comme les métiers de l’expertise et les garagistes. Il ne prend pas en compte non plus les effectifs n’exerçant pas leur activité directement dans une société d’assurance, mais dans d’autres structures décentralisées.
Au Sénégal, la contribution de l’assurance au Pib est restée stationnaire à 1, 45% dont 0.53% pour l’assurance vie. La prime moyenne par habitant, qui donne une idée sur la culture de l’assurance, s’est établie à 15 467 francs Cfa en 2024 contre 14 885 francs Cfa en 2023, soit une augmentation de 4%».
dialigue@lequotidien.sn