Prières et dévotion : ces deux termes peuvent résumer le séjour de pas mal de personnes dans le site de Médina Gounass. Loin du confort habituel, des milliers de fidèles, ayant décidé de siéger au Daaka, exaltent Dieu nuit et jour, sous la direction du khalife de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Ba.
Dans la région de Kolda, tous les chemins mènent au… Daaka. Une précision de taille. Les dix kilomètres qui séparent la ville de Médina Gounass du site du Daaka sont facturés à 100 F Cfa. Ordre du khalife. Ce vendredi, sur ce chemin qui conduit au campement pour des milliers de gens venus des quatre coins du pays et d’ailleurs, les véhicules, tricycles, motos ne se distancent presque pas. Ils ne se vident pas non plus. Aucun pèlerin ne veut rater ce vendredi de Daaka.
Malgré la dureté du climat avec une chaleur accablante. Les différentes allées qui mènent à la mosquée ne désemplissent pas. Sur l’une des voies pavées, Mamoudou Ba glisse lentement son chapelet. Le boubou couvert de poussière, cet homme originaire du Fouladou est un habitué de ce rendez-vous religieux.
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Répondant à une question sur le Daaka, il estime qu’il s’agit d’un évènement incontournable dans le calendrier de milliers de gens. Pour parler du peuplement du Daaka, il se permet de raconter une petite anecdote. Il dit : «Un jour, quelqu’un a dit devant un vieil homme qu’il n’y a plus d’hommes. Le vieux lui a répondu que c’est qu’il n’est pas allé au Daaka de Médina Gounass.
Et qu’une fois au Daaka, il verra que les hommes sont toujours là.»
Un évènement incontournable
«Depuis 1990, je n’ai pas raté une seule édition du Daaka. Même quand il y avait eu le coronavirus, je venais à Médina Gounass pour me recueillir auprès du khalife. C’est un évènement qu’il ne faut pas manquer pour nous talibés», déclare pour sa part Samba Dème, fidèle venu du Fouta, ajoutant que le khalife de Médina Gounass est «un saint au service de l’islam». Chapeau sur la tête et écharpe enfilée autour du cou, ce talibé, comme il se définit, pense toutefois que le manque de modernisation du site du Daaka constitue un handicap pour la mobilisation des pèlerins «dont certains ne souhaitent parfois pas siéger».
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Hier, avant l’arrivée au Daaka du président de la République Bassirou Diomaye Faye, la fièvre religieuse s’était emparée encore plus de la mosquée. Sur les allées qui y mènent, il était difficile de se frayer un chemin.
Sur les lieux de la prière, la chaleur dicte déjà sa loi, obligeant les éventails à se balader entre les rangs. Sous les orientations des membres de la Fondation Dental Daaka, comité d’organisation. Mais cette forte canicule n’engendre aucun signe de lassitude chez les fidèles dévoués à accompagner le guide de Médina Gounass dans l’accomplissement des œuvres de Dieu, loin du confort habituel des habitations.
Par Alpha SYLLA (Envoyé spécial)