Visite du ministre Alioune Ndoye à Joal : Les pêcheurs exposent leurs préoccupations

Par Alioune Badara CISS(Correspondant)
– Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime était à Joal vendredi, pour s’enquérir de l’état des infrastructures des agents et acteurs de la pêche pour mieux redynamiser ce secteur porteur de croissance et fortement impacté par le Covid-19. Occasion saisie par les pêcheurs pour exposer leurs préoccupations. Entre autres contraintes égrenées, ces acteurs du secteur ont souligné la subvention des moteurs, la rareté de la ressource, les licences de pêche avec la présence des bateaux étrangers dans les eaux sénégalaises.
Les femmes ont demandé à être assistées et à disposer de clés de séchage plus modernes pour avoir plus d’hygiène dans ce qu’elles font. Il y a souvent déficit d’eau ou de caisses isothermes pour garder leurs produits. L‘éclairage fait aussi défaut dans certains sites.
«Ce sont des problématiques qui reviennent et que nous allons adresser convenablement pour voir ce que le département pourra apporter à ces braves dames», assure le ministre de la Pêche et de l’économie maritime. Mais déclare Alioune Ndoye, «il fallait venir rencontrer les acteurs, parce qu’il faut les écouter pour entendre ce qu’ils ont à dire».
Au quai de pêche de Joal qui est un site de débarquement, les pêcheurs artisanaux ont fait part de leurs soucis par rapport à la présence des navires étrangers dans nos eaux. Ils estiment que la rareté des ressources halieutiques est liée à ces bateaux industriels.
Pas du tout !, rétorque Alioune Ndoye. En effet, indique le ministre de la Pêche, les données montrent que seuls 15% des débarquements sont de la pêche industrielle.
Pour tenter de convaincre ces pêcheurs désespérés, le ministre a rappelé que «le secteur est dans une phase de réorganisation». A preuve, relève M. Ndoye, «d‘une année à une autre, si les licences de pêche ont eu à baisser de 33%, cela veut dire qu’il y a eu un effort de rationalisation, d’organisation et de mise en conformité avec nos textes qui est en train d’être fait. Donc, je leur demande de juger le Gouvernement par rapport aux actes qu’il pose». Et par rapport à la gestion du quai de pêche, il a émis des pistes de solutions. Pour intégrer la notion d’entretien au niveau de ces infrastructures, des gestionnaires seront formés pour l’entretien et l’amortissement des ouvrages réalisés par l’Etat et mis à la disposition des acteurs, promet-il.
Mais derrière cela, il a invité les Gie interprofessionnels à maîtriser ce pourquoi on leur a confié ces outils. «Maintenant, il y a parfois des problèmes de ressources. Il faut analyser tout cela et voir comment accompagner davantage ces groupements d’intérêt économique, afin qu’ils nous aident à mieux entretenir ces infrastructures, parce qu’ils constituent nos bras quelque part. Et à Joal, le Gie qui y intervient a fait des investissements importants qui sont à saluer. Et c’est ce que j’attends de tous les Gie interprofessionnels», a fait savoir le ministre de la Pêche et de l’économie maritime.