Ce matin, le rassemblement contre le parrainage devant les grilles de l’Assemblée nationale augure de vio­len­tes confrontations.

Attention au chaos ! A la place Soweto qui abrite le siège de l’Assemblée nationale, le mouvement de contestation annoncé contre le parrainage ne sera pas sans risque. Le préfet de Dakar, se basant probablement sur l’arrêté Ousmane Ngom du 20 juillet 2011, a interdit tout rassemblement devant les grilles de l’Hémicycle où le ministre de la Justice, Pr Ismaïlia Madior Fall, sera devant les députés pour la révision de la Constitution. Ce projet de loi qui prévoit de généraliser le parrainage à tous les candidats à toutes les élections, divise la classe politique. L’op­position sénégalaise et Y’en a marre ont appelé à un «23 juin 2011» bis, cette journée historique où Me Abdoulaye Wade, sous la pression populaire, fut obligé de retirer le projet de loi sur le ticket présidentiel.

L’appel sans suite des foyers religieux
Depuis quelques jours, pouvoir et opposition se radicalisent sur la question. Les tentatives de médiation de Alioune Tine et de 22 organisations de la Société civile n’ont rien donné. Les foyers religieux se sont également prononcés en faveur d’une désescalade. Tivaouane, Layène et l’Eglise ont appelé le gouvernement à renouer le fil du dialogue avec l’opposition. En vain. La confrontation parait inéluctable. Les lacrymogènes risquent de polluer l’atmosphère. A Lomé dimanche, au sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cedeao, le président de la République, Macky Sall, a expliqué que son souci avec l’instauration du parrainage, était de «rationaliser les candidatures et de préserver la démocratie du chaos».
Lundi, les députés de la majorité ont adopté le projet de loi en commission. Et selon le président du groupe Benno bokk yaakaar, Aymérou Gning, toutes les conditions sont réunies pour voter le texte. Mais Malick Gakou a annoncé la couleur hier en protestant dans quelques rues du centre-ville. La ville de Soweto, qui a donné son nom au rond-point de l’Assemblée nationale du Sénégal, avait en juin 1976 été un des symboles de la lutte anti-apartheid. Le M23 s’en était inspiré en 2011. L’adage a dit «jamais deux sans trois».
bgdiop@lequotidien.sn