Encore une fois, Maître Wade s’est illustré à Touba par la manière qu’on lui connait le plus, la mauvaise. Encore une fois, le Vieux politicien a utilisé la cité sainte comme une tribune politique, y débitant des propos qui frisent l’insolence ; des propos indignes d’un homme d’Etat et d’un homme âgé. Encore une fois, il a montré que le caractère solennel de cette grande fête religieuse ne l’intéresse guère. A la lecture des propos tenus par notre ancien Président à Touba en cette veille de Magal, on se fait définitivement une religion sur son cynisme béat, sa jalousie rancie et son manque d’humilité. Malheureusement, Wade ne sait pas que quand on a accumulé un nombre incalculable d’injustices, de fautes et de maladresses, on doit se taire et se terrer.
Quand on ne sait que dire des médisances, on doit se taire. Quand, on n’a pas la ferveur nécessaire pour suivre le sens indiqué par nos hommes de référence (Borom Touba en est un très Grand), on doit se taire. Quand, à plus de 90 ans, on ne sait toujours pas prendre de la hauteur et donner des leçons de courtoisie et de sagesse, on doit se taire. Quand, contrairement à l’éthique et la morale, on traite son semblable d’anthropophage (Personne n’oublie cette insulte grotesque qui résonne encore dans nos oreilles), on doit se taire. Quand on stigmatise une ethnie jusqu’à la menacer de sanctions une fois réélu, on doit se taire ; surtout que cette candidature de trop s’est soldée par un échec humiliant en 2012.
Quand, par népotisme et par manque de considération, on prive les villes de Tivaouane et de Touba de 13 milliards aux profits de ses seuls enfants (avec comme conséquences négatives : un Plan Takkal qui, au lieu d’éclairer, a assombri nos foyers et un Fesman dont la gestion n’a pas été catholique), on doit se terrer. Quand par népotisme, on considère que son fils est le meilleur des Sénégalais et qu’on lui confie un super-ministère («du ciel et de la Terre», pourrait-on dire) avec des résultats catastrophiques à la clé, on doit se terrer. Quand, consciemment, on confond ressources publiques et patrimoine personnel, on doit se terrer. Quand on dilapide les deniers publics en transformant le fruit de la sueur du contribuable en une source de recrutement d’une clientèle politique, on doit de se terrer. Quand, en l’espace de six ans (2006-2012), en tant que chef d’Etat, on multiplie le taux d’endettement de son pays par deux, on doit se terrer. Quand on fait douze ans au pouvoir et qu’on finisse par dire, «Si je perds le pouvoir, deux mois après, les fonctionnaires ne seront pas payés», on doit se terrer.
Envoyé à la retraite -même s’il refuse d’y aller-, le Vieux politicien n’a pas encore voulu saisir les nombreuses occasions de se taire… et de se terrer aussi. Malheureusement, il est descendu encore plus bas en cette veille de Magal. Encore une fois, Touba n’est pas un lieu de propagande politique ; c’est une terre de dévotion et de labeur.
Bon Magal à tous !
Mamadou Moustapha FALL
Coordonnateur de la Cric