Les députés de Yewwi askan wi (Yaw) exigent la libération de leur président de groupe parlementaire, Birame Soulèye Diop, arrêté après sa déclaration «polémique» sur le Président Macky Sall et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara. Le député Guy Maruis Sagna estime que les droits de M. Diop «ont été bafoués» et dénonce «deux poids, deux mesures».Par Amadou MBODJI

– La libération de Birame Soulèye Diop est ce que réclament les députés de Yewwi askan wi. Ces derniers l’ont fait savoir à travers une conférence de presse hier.

«Birame Soulèye Diop est le relais entre les députés de Yewwi askan wi (Yaw) et le président de l’Assemblée nationale et le Bureau. Aujourd’hui l’assemblée nationale a convoqué les députés, peut-être l’adjoint est là, Cheikh Thioro Mbacké va poursuivre les travaux. Mais le groupe parlementaire a besoin de son président. Qu’on le laisse venir faire son travail. Le groupe parlementaire Yewwi askan wi avait fait une résolution pour qu’on arrête les poursuites (contre Birame Soulèye) pour qu’il vienne nous rejoindre à l’Assemblée nationale», ont plaidé les députés de Yewwi à travers la voix de la députée Sokhna Bâ.

A sa suite, son collègue Guy Marius Sagna voit derrière l’arrestation du président du groupe parlementaire de Yaw, «deux poids, deux mesures». «Nous sommes en République. Et, en République, tous les citoyens sont d’égale dignité. Nous n’allons pas être plus royalistes que le président Birame Soulèye Diop, qui s’est excusé. Mais nous  tenons quand même à nous offusquer énergiquement par rapport à ce que la justice a fait à Birame Souleye Diop. Ce qu’on a fait à Birame Souleye Diop, même si on le faisait à un citoyen sénégalais, qui n’est pas député, ce serait scandaleux ! Birame Soulèye Diop a eu à tenir des propos, ces propos, nous les avons tous entendus. Birame Soulèye Diop est placé en instruction, instruction ça signifie qu’il y a une enquête qui va être menée. Je vous pose une question, quelle enquête y a-t-il à mener sur la base des propos de Biram soulèye Diop ? C’est un flagrant délit», ajoute le député de Yaw. Avant d’en arriver à la conclusion selon laquelle   le président du groupe parlementaire «devait être jugé dans la semaine même ou dans la semaine qui suit». «Ce dont il s’agit, c’est un détournement de procédure», selon le député de Yaw. «Birame Soulèye Diop est emprisonné de manière illégale», d’après le député. «Notre président Birame Soulèye Diop nous manque cruellement !», renchérit-il avant de dire qu’«une résolution a été déposée pour sa libération sans condition».

Ce face-à-face avec la presse a été une occasion pour les députés de l’opposition de s’exprimer sur des projets de loi issus du dialogue national. Celui portant révision de la Constitution en son article 87 continue tout de même d’alimenter les débats chez les députés Yewwi askan wi, qui estiment que ce serait «un recul démocratique», si cette révision venait à être appliquée à cette loi.

Le député Guy Marius Sagna et compagnie voient derrière «cette révision»  un «pouvoir de dissolution monarchique».
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