Rendez-vous très couru année après année, la ziara de Thierno Samassa continue de grandir. En cette journée du mercredi, la ville de Matam s’est couverte du voile de l’islam en opposé à ce monde gagné par l’ignorance et l’intolérance. Cette année, Thierno Samassa a actualisé son discours : «Dans l’époque contemporaine, les gens ont tellement perdu de repères au point qu’il est difficile, voire impossible de distinguer ce que l’on veut réellement. Même pour les choses mondaines, les gens ont l’embarras du choix. Les hommes s’emportent à tout-va. Ils sont tantôt séduits par la richesse de tel, tantôt pour tel autre.» Il s’agit là d’un discours sur la cupidité de l’homme actuel qui court après les richesses de bas-monde. «Alors que le bon croyant, c’est celui qui peut se suffire et se satisfaire du peu que le Dieu lui a confié. J’invitais les fidèles à suivre les recommandations divines prescrites dans le saint Coran». Il ajoute : «Les prières journalières à effectuer sont le visa vers le Paradis. Quoi que l’on puisse faire ou être, le marabout conseille toujours de rester sur le droit chemin : Celui de l’islam. Il faut réaffirmer notre croyance à pratiquer de bonnes actions rétribuées par le Tout-puissant.»
En ce moment précis, estime le guide religieux de Matam, «l’ignorance a plongé les hommes dans une situation qu’ils rejettent absolument les confréries. Le mal semble plus que profond». Quelle est la cause de ce comportement déviant de la société ? «Le véritable problème relève de la mauvaise foi. On ne croit plus à rien, ni à personne. Chacun est maître chez soi et détient sa vérité propre à lui. Certains ont le plaisir de tout remettre en cause, de rejeter les croyances des autres, les pratiques ancestrales, en se bombant le torse, croyant détenir la vérité et d’être sur le droit chemin. Ils font fausse route», explique Thierno Samassa. Le marabout, qui a formulé des prières de paix, de prospérité, a également appelé les fidèles à se ressaisir pendant qu’il est encore temps. La délégation conduite par le ministre de la Formation professionnelle, Mamadou Talla, venue représenter le gouvernement, est tout ouïe.
d.dem@lequotidien.sn