Le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko juge «illégale» la décision de la Cour suprême, qui l’a désavoué dans l’affaire de la débaptisation des noms des rues dans sa commune. Il attend ainsi une notification pour, dit-il, la contester par voie de rabat d’arrêt. Mais il dit à qui veut l’entendre qu’en attendant, les avenues du Tirailleur Africain, Séléki 1886, Thiaroye 44 et de la Paix restent «décolonisées et gardent leurs nouvelles dénominations». «Curieux pays où c’est la presse qui apprend à un maire l’aboutissement d’une procédure judiciaire concernant sa commune, dont il n’a jamais été informé de l’existence auparavant», écrit-il sur sa page Facebook.

Le maire de Ziguinchor rappelle que la dénomination des quatre rues de la ville date de plus de 9 mois. Hors, avance Ousmane Sonko, le délai prévu pour un recours en annulation d’une délibération d’un Conseil municipal est de deux mois après sa transmission. D’après toujours lui, la Cour dispose alors d’un délai d’un mois au maximum pour statuer. Mais aussi souligne-t-il, le préfet du département de Ziguinchor doit obligatoirement notifier au maire sa saisine avec les motivations, le maire présente alors ses conclusions à la juridiction administrative. «Rien de tout cela n’a été fait. Et voilà qu’on nous annonce en grand titre une décision de la Cour suprême», déclare l’édile de la ville de Ziguinchor.

Avant-hier, la Chambre administrative de la Cour suprême a rendu sa décision relative au recours effectué par le préfet de Ziguinchor relatif à la décision du maire de la ville éponyme consistant à rebaptiser certaines rues de la localité. Le préfet a estimé qu’en procédant de la sorte, Ousmane Sonko a violé la norme dans la mise en place de l’organigramme de la mairie. Parce que, cela a été fait sans son aval. Après son élection à la mairie, le remplaçant d’Abdoulaye Baldé et son Conseil municipal ont procédé au changement des noms des rues dédiés aux colons français pour leur attribuer des noms à consonance panafricaine. Pour le maire de la capitale du Sud, le maintien de certains noms est une offense à la dignité nationale, après plus de 60 ans d’indépendance du Sénégal. Ce qui a motivé sa décision de rebaptiser certaines rues et avenues de sa commune.
Par Aliou DIALLO