#Ziguinchor – Impossibilité de démarrer les apprentissages : Besoin d’aide pour l’Ecole d’application Bassembo Diandy inondée

L’Ecole d’application Bassembo Diandy, inondée en cette ouverture des classes, a besoin d’être rénovée. Cet établissement scolaire, où on forme les enseignants, a bénéficié d’un appui de l’ex-ministre de l’Economie solidaire et de la microfinance, Aminata Angélique Manga, qui a aussi offert une ambulance médicalisée au village psychiatrique de Kénia. Par Khady SONKO –
Bassembo Diandy, sise au quartier Diéfaye de Ziguinchor, est dans les eaux. Dans cette école d’application, le slogan «Oubi tey djang tey» n’est pas une réalité. L’environnement de l’établissement scolaire n’est pas du tout propice au démarrage des cours. «On a même peur d’entrer dans l’école pour accueillir les enfants», a confié le directeur de l’école, M. Mané, qui recevait mardi des kits scolaires offerts par l’ancienne ministre de l’Economie solidaire et de la microfinance. En effet, l’école dont la cour est inondée, n’est pas désherbée. Les salles de classe sont dans un état regrettable. Inondée depuis l’entrée principale, il faut passer par des gravats pour accéder à l’intérieur, aller dans certaines classes, y compris la direction de l’école.
Inondées, les salles de classe ne sont pas prêtes à accueillir les élèves
«La municipalité de Ziguinchor est interpellée pour venir en appui à cette école. Les écoles élémentaires sont à la charge du Conseil municipal de la ville de Ziguinchor. C’est ici qu’on forme les enseignants en pratique, donc cette école doit être une école attrayante. L’école a besoin d’être réfectionnée», a plaidé le directeur. Pour la donatrice, il s’agit de contribuer modestement à l’atteinte de l’Objectif de développement durable numéro 4 (Odd4). «C’est un geste humanitaire pour que les enfants d’aujourd’hui puissent demain perpétuer cela. C’est à eux maintenant de bien travailler, de réussir dans la vie, pour demain aider à leur tour», a déclaré Aminata Angélique Manga. L’ex-ministre a déploré l’état dans lequel se trouve cette école. «Ce n’est pas un environnement propice aux apprentissages, alors que c’est bien une école d’application. On est en pleine ville de Ziguinchor, mais on a l’impression qu’on est totalement en périphérie», a-t-elle regretté.
Mme Manga invite la municipalité de Ziguinchor à faire un effort pour prendre en compte les besoins des différentes écoles qui sont dans une situation similaire. «La municipalité ne peut pas tout faire, mais elle doit donner le ton et faire appel aux partenaires, aux bonnes volontés, aux parents d’élèves, aux associations de quartier, aux Asc. Les enfants doivent apprendre dans des conditions de sécurité.» «Les enfants ne peuvent pas apprendre dans ces conditions. Ils peuvent glisser, tomber, se faire des fractures. Avec les eaux sales stagnantes, s’il y a des enfants asthmatiques, cette moisissure peut déclencher des crises», a alerté Angélique Manga.
Une ambulance pour l’hôpital de Kénia
Le village psychiatrique de Kénia a aussi bénéficié des largesses de l’ancienne ministre de l’Economie solidaire et de la microfinance. Angélique Manga a offert à l’établissement une ambulance équipée. «Ce don est une aubaine pour le centre et pour la population. Il est arrivé au bon moment puisque depuis plusieurs mois, le centre est sans ambulance», a témoigné Adama Coundoul, administrateur du village psychiatrique. «Kénia manque de tout pendant que les suicides augmentent dans ce pays, les déficients mentaux errent dans nos rues, aussi bien en ville qu’en campagne. Nous leur devons aide, assistance et accompagnement. Nous avons l’obligation de nous occuper d’eux puisque nous ne sommes pas différents d’eux. En chacun d’entre nous, nous avons une dose de folie douce impulsive, ce qui veut dire que cela peut arriver à tout le monde», a souligné Aminata angélique Manga, qui appelle le gouvernement et les partenaires à accorder une attention particulière à ce centre pour mieux prendre en charge la santé mentale.
Adama Coundoul, administrateur du village psychiatrique de Kénia, est revenu sur les besoins de l’établissement, qui est la seule structure de santé mentale de la région et qui polarise toute la Casamance et reçoit des malades des pays limitrophes. L’Hôpital de Kénia assure la prise en charge des épileptiques, des personnes atteintes de maladies neuropsychiatriques, des victimes de mine, entre autres. «La part de l’Etat dans le budget de fonctionnement du centre représente moins de 15%. La quasi-totalité du personnel est prise en charge par la structure elle-même. Il n’y a que deux psychiatres pour toute la Casamance. Très loin des normes fixées par l’Oms qui préconise un psychiatre pour 10 mille habitants», a fait savoir l’administrateur du village psychiatrique. Selon Dr Coundoul, le centre est devenu un hôpital de par sa fréquentation et la diversité des services offerts aux populations. «En 2024, 8827 consultations ont été effectuées au profit des populations de la Casamance naturelle et des pays limitrophes. 63, 77% pour Ziguinchor, 12, 50% pour Sédhiou, 6, 46% pour Kolda et 17, 25% d’étrangers. Plusieurs cas d’hospitalisation ont été recensés pendant cette année, avec un taux d’occupation qui avoisine 61, 33%. Concernant la prise en charge des malades errants et des malades qui constituent un danger pour la population, 41 arrêtés portant internement provisoire de malades mentaux ont émané des différentes préfectures», a-t-il indiqué. Pour promouvoir la santé mentale de la population, Dr Coundoul attend plus de moyens et d’assistance de la part de l’Etat, des collectivités locales et des bonnes volontés.
ksonko@lequotidien.sn