3ème mandat en Côte d’Ivoire : Ouattara dit non !

Il ne faudra pas compter Alassane Dramane Ouattara parmi les candidats à la prochaine Présidentielle ivoirienne. Le Président ivoirien sortant, qui est en passe de terminer son second mandat, ne va pas briguer un troisième mandat le 31 octobre 2020. Il a fait l’annonce hier devant le Congrès (Sénat et Assemblée national) réuni.
Sa décision de réviser la Constitution de la Côte d’Ivoire avait suscité de vives polémiques au point que certains étaient allés jusqu’à se demander si Alassane Dramane Ouattara allait respecter sa promesse de ne pas briguer un troisième mandat. Ce ne sera pas le cas, puis que le successeur de Laurent Gbagbo à la tête de l’Etat ivoirien ne sera pas de la course à la Présidentielle 2020, qui va se tenir au mois d’octobre prochain.
Ado, faisant son discours sur l’état de son pays, a attendu d’arriver en bordure de fin de speech pour lâcher la phrase, la phrase que beaucoup de ses compatriotes attendaient de voir la sortir de sa propre bouche. Et comme du papier à musique, cet ensemble de mots si importants aux yeux de la classe politique, des nombreux citoyens et autres composantes de la société ivoirienne, est finalement lâché par le premier d’entre eux. «Je voudrais, vous annoncer solennellement, que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération», a déclaré le 5ème Président de la Côte d’Ivoire devant le Congrès (Sénat et Assemblée national) réuni.
«(…) J’avais, à plusieurs occasions, indiqué, au moment de l’adoption de la Constitution de la IIIe République en 2016, que je ne souhaitais pas me représenter à un nouveau mandat présidentiel», rappelle l’enfant de Korogho, comme pour convaincre qu’il est un homme de parole, qu’il ne se dérobe pas et ne se dédit pas, non plus. «Comme vous le savez, tout au long de ma carrière et durant les deux mandats que vous m’avez confiés à la tête de notre beau pays, j’ai toujours accordé une importance toute particulière au respect de mes engagements», insiste le dirigeant ivoirien devant le parterre d’élus du Peuple.
Développant son propos pour mieux expliquer le sens de sa décision, le Président Ouattara fait comprendre que «cette décision est donc conforme à ce que j’ai toujours dit, à savoir, qu’il faut laisser la place à une jeune génération, en qui nous devons faire confiance ; des jeunes Ivoiriens honnêtes, compétents et expérimentés, qui ont appris à nos côtés, comme nous l’avons fait aux côtés du Père de la Nation, le Président Félix Houphouët-Boigny». A travers son acte, le président de la République de Côte d’Ivoire dit «donner la possibilité à des Ivoiriens plus jeunes de poursuivre l’œuvre de modernisation de notre pays et de conduire la destinée de notre Nation, avec toute l’énergie nécessaire».
«Je veux aussi assurer les conditions d’une passation du pouvoir d’un Président démocratiquement élu à un autre, pour la première fois dans l’histoire de notre pays», laisse entendre le numéro 1 ivoirien. Avant de promettre : «Bien évidemment, je resterai disponible pour apporter ma contribution, par mes conseils et mes relations.»
A travers un tweet hier, le Président français Emmanuel Macron a salué la décision historique de son homologue ivoirien, qui s’est employé tout au long de son discours à étaler les nombreuses et importantes réalisations de son régime. Mais aussi les réformes qu’il envisage dont l’une des plus importantes vise à faire nommer le vice-président et non qu’il soit un élu comme c’est le cas actuellement avec le ticket présidentiel.