La 5ème édition du Salon international de l’habitat (SenHabitat), couplée au Symposium des architectes africains en sa toute première édition, a démarré hier, pour prendre fin samedi 26 mai. «Am Dëkkuwaay, accès au logement, repenser nos villes» est le thème de la rencontre qui se tient au Cicad. «La décision de réunir, dans une dynamique synergique, le Salon de l’habitat et le Symposium panafricain de l’architecture n’est pas fortuite. Elle est une déclaration d’intention claire. Elle affirme notre volonté de dépasser une approche fragmentée de la politique urbaine, pour adopter une démarche holistique, transversale et inclusive», a indiqué Bala Moussa Fofana, ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires. «Le thème de cette édition nous lance un défi essentiel : transcender la simple érection de bâtiments. Il nous convie à envisager l’habitat comme un écosystème de vie florissant : un espace où s’entrelacent non seulement un toit protecteur, mais aussi des services essentiels, une sécurité rassurante, une esthétique inspirante et un lien social vivifiant», a-t-il poursuivi dans son discours d’ouverture, assurant qu’il est question d’une réforme structurelle du système d’habitat s’inscrivant dans la Vision Sénégal 2050. Laquelle réforme devant s’articuler autour de l’accès universel à un logement abordable et sécurisé, de l’aménagement équilibré et durable de notre territoire et enfin de la pleine souveraineté nationale dans nos orientations architecturales, techniques et industrielles.

«Permettez-moi de souligner ici la portée véritablement historique du Symposium des architectes africains. Il ne s’agit pas d’un simple colloque professionnel, mais d’une affirmation culturelle et politique forte», a noté M. Fofana, appelant les spécialistes de l’art majeur à s’affranchir des modèles importés et standardisés au profit d’un urbanisme plus en adéquation avec les réalités locales. «Je tiens à encourager vivement nos architectes, jeunes et expérimentés à oser des esthétiques novatrices, à forger un langage architectural qui leur soit propre, à s’inspirer de nos traditions constructives ancestrales, de nos matériaux endogènes abondants et de nos modes d’habiter uniques, afin de concevoir une architecture africaine contemporaine, pertinente et pleinement assumée», a exhorté le Muctat, appelant les participants à faire du salon un creuset d’intelligence collective au profit d’idées novatrices, solutions pragmatiques et initiatives audacieuses. «Ce que nous inaugurons ici est un chantier de cohérence et de convergence entre les architectes, les urbanistes, les ingénieurs, les planificateurs, les décideurs publics, les communautés locales et les citoyens», a-t-il encore estimé, mettant en exergue la «position centrale et stratégique» de la Direction générale de la construction et de l’Habitat (Dgch) pour la matérialisation de cette vision.
Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant) – abndiaye@lequotidien.sn