L’agriculture raisonnée c’est à partir des énergies renouvelables, ce constat reste unanime à Cayar, où des femmes entrepreneurs, qui s’activent dans le domaine maraîcher, ont bénéficié, dans le cadre du projet Energy 4 Impact, des technologies solaires pour booster leurs rendements.

«Je me suis lancée dans la culture de la terre après le décès de mon mari et je ne le regrette pas.» Rose Sagna, qui parlait ainsi, est une cultivatrice trouvée dans son périmètre maraîcher situé dans la commune de Cayar. La quarantaine révolue, cette ancienne ménagère, a simplement décidé, après le décès de son mari, de se consacrer exclusivement au travail de la terre. Une décision qu’elle explique par les difficultés énormes auxquelles elle faisait face et la précarité des conditions d’existence à Cayar après le rappel à Dieu de sa seule source de revenus. «Quand il est décédé, c’était très difficile pour moi, puisqu’il m’avait laissé la charge de la famille. C’est là que je me suis dit : «Pourquoi pas me lancer dans le maraîchage.» C’est en ce moment-là que j’ai commencé», explique-t-elle. En effet, Rose Sagna s’active sur un hectare de terre sur laquelle elle cultive des légumes pendant l’hivernage et des produits maraîchers pendant la période de contre-saison. Ce qui lui permet de travailler toute l’année et de se procurer des ressources assez consistantes pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. La vue alentour est assez éloquente pour témoigner de la véracité de ses propos. La verdure et les champs s’étalent à perte de vue. Et partout, des paysans s’activent qui pour arroser qui pour enlever les mauvaises herbes. Une dense activité agricole en pleine saison sèche dans cette partie de la commune de Cayar.
Ce regain d’activité, le groupement des Femmes rurales de Cayar, le doit à l’ambitieux programme dit d’aide aux entreprises à fournir un accès aux énergies renouvelables en Afrique, porté par Energy 4 Impact. Un programme qui a soutenu l’installation de panneaux solaires dans les périmètres maraîchers de deux entrepreneurs qui s’activent dans le domaine. Lesquelles technologies solaires permettent de fournir correctement l’eau à ces exploitations agricoles. Et déjà, le constat est là et bien visible. En atteste le niveau de l’eau dans les puits qui est à moins de 10 mètres de la margelle.
«Avant j’utilisais le gasoil comme carburant. Et des fois il m’arrivait de ne pas avoir d’argent pour en acheter. Du coup, j’étais tout le temps stressée. Parfois je ne dormais même pas. Et j’avais beaucoup de difficultés. Mais aujourd’hui, grâce à Dieu avec l’usage de ces technologies solaires, j’arrive à subvenir à mes besoins. Et Dieu merci, je ne me plains pas», témoigne Mme Sagna.
Toutes situations dont Mariama Traoré, responsable plaidoyer et genre au niveau de l’organisation Energy 4 Impact, qui effectuait une visite de site dans le cadre de la campagne Deliver for good Senégal, a profité pour montrer les avantages des usages productifs de l’énergie pour les femmes entrepreneurs de Cayar, s’est réjoui la responsable d’Energy 4 Impact. Elle s’est félicitée de ce que le projet de son organisation ait contribué à booster l’activité horticole à Cayar, une zone de production maraîchère par excellence au Sénégal. Aussi, s’est-elle déclarée heureuse de constater que l’équipement productif, c’est-à-dire la pompe solaire installée dans le périmètre maraîcher de Rose Sagna, lui permet de faire de bons rendements tout en réduisant la pénibilité de son travail.
«Maintenant, avec cet équipement qu’elle a pu acquérir grâce à un certain accompagnement d’Energy 4 Impact, elle a plus accès à l’eau, c’est facile maintenant pour elle d’arroser son champ. Il en est de même pour les femmes de la zone de Fatick, qui peuvent maintenant acquérir des frigos solaires et ainsi offrir de nouveaux produits et services à des communautés éloignées et reculées du réseau électrique de la Senelec», assure Mariama Traoré. Pour simplement dire, selon Mme Traoré, «le combat de la campagne Deliver for good Sénégal, c’est de faire en sorte qu’une partie des revenus, qui est tirée de l’exploitation du pétrole et du gaz, soit utilisée pour développer les énergies renouvelables et surtout les usages productifs des énergies renouvelables. Une manière pour nous d’aller vers cette autonomisation économique des femmes». A l’en croire, «les énergies renouvelables peuvent contribuer à l’autonomisation économique des femmes, parce que les énergies pétrolières et gazières sont des énergies fossiles, donc non renouvelables». Et donc, «il est impératif que le non renouvelable serve à développer le renouvelable. Pour nous c’est important».