Le ministère de la Santé et de l’action sociale a déclaré jeudi que des mesures étaient en train d’être prises pour éviter une propagation de la fièvre chikungunya récemment apparue à Kédougou, une région du Sud-Est du Sénégal. «Actuelle­ment des mesures sont prises pour éviter la propagation du virus. L’équipe d’investigation du ministère de la Santé, en rapport avec la Région médicale de Kédougou et les partenaires techniques, comme l’Oms et l’Institut Pasteur, sont sur le terrain pour essayer de voir un peu comment faire l’évaluation des risques et apprécier l’ampleur de la maladie», a notamment assuré le docteur Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention, dans une déclaration à la presse.
Les autorités médicales de la région de Kédougou ont dernièrement fait état de 45 cas de chikungunya. Aucun décès n’a à ce jour été officiellement signalé. «C’est une maladie qui peut connaître des flambées. C’est une maladie virale transmise par un vecteur moustique Aedes ou moustique-tigre. Si la personne est piquée par le moustique, entre trois à quatre jours, il peut développer une maladie appelée chikungunya», a expliqué le directeur de la Prévention.
Il fait savoir qu’un plan de com­munication et de lutte était en train d’être consolidé dans la région de Kédougou en collaboration avec les autorités locales et admi­nistratives et des partenaires.
Ce plan tourne autour de la sensibilisation et de la lutte anti-larvaire à travers des produits qui seront livrés par le Service d’hygiène. «D’autres services, en dehors du ministère de la Santé, peuvent également jouer leur partition dans la lutte anti vectorielle», a souligné le directeur de la Prévention, non sans admettre qu’il n’était pas facile de mener des séances de pulvérisation en pleine saison des pluies.
Il a rappelé que la maladie s’était signalée en 2009 et 2015, et pouvait aussi apparaître dans d’autres régions du pays.
«La maladie se manifeste par une fièvre, des douleurs musculaires, parfois une éruption de la peau et des douleurs articulaires (…) C’est une maladie qui, au bout de quelques jours ou semaines, peut disparaître, c’est-à-dire guérir spontanément malgré les douleurs et autres signes. Elle peut aussi avoir des complications chez les personnes âgées, allant jusqu’au décès», a averti le docteur Mamadou Ndiaye.
Il a fait remarquer qu’avec la vie en communauté, beaucoup de personnes peuvent contracter la maladie, bien que la plupart des malades guérissent. «Il n’y a pas de médication, mais des médicaments peuvent être administrés pour lutter contre les symptômes jusqu’à ce que les personnes se rétablissent complètement», a-t-il fait valoir.
S’agissant de la prévention, Mamadou Ndiaye indique qu’elle repose sur le fait de lutter contre les moustiques vecteurs, mais aussi détruire tout ce qui peut aider ou favoriser la reproduction des moustiques, «notamment les récipients artificiels à l’intérieur ou aux abords des maisons». «Il est également recommandé de se coucher sous moustiquaire imprégnée, tout en sensibilisant la communauté pour connaître les signes. Globalement, la maladie n’est pas mortelle», a-t-il assuré.