Le département de Mbour joue un rôle primordial dans le secteur de la pêche. Mais la situation désastreuse que traversent les quais de pêche de Joal- Fadiouth, Pointe Sarène et Mbour risque de plomber l’approvisionnement en poisson pour les autres localités. D’ailleurs, la ministre des Pêches et des infrastructures maritimes était dans ces localités pour constater de visu les problèmes que rencontrent ces quais de pêche.Par Alioune Badara CISS –

Au quai de pêche de Joal, qui est le premier site de débarquement de poisson du Sénégal, la situation est catastrophique. En plus de l’odeur nauséabonde qui vous bouche les narines, le quai est confronté à un problème d’assainissement avec des eaux de ruissèlement qui empêchent les populations de venir acheter du poisson. Une situation pareille est notée à Pointe Sarène où la mer a presque englouti le quai de pêche. L’effet de la brise marine a aussi rendu les infrastructures vétustes.

Lors de cette visite, Dr Fatou Diouf indique avoir pris bonne note des problèmes au niveau de ces quais de pêche. Elle a aussi profité de l’occasion pour discuter avec les femmes transformatrices et les femmes mareyeuses pour connaître leurs problèmes.

Ces dernières ont interpellé la ministre des Pêches et des infrastructures maritimes sur la conservation des produits halieutiques avec la chambre froide du quai de pêche de Joal qui n’est pas fonctionnelle. En écho à ce problème, Dr Fatou Diouf déclare : «C’est de la responsabilité du ministère d’accompagner les acteurs pour le conditionnement des produits. Actuellement, nous traversons deux types de période : une période d’abondance et une période de pénurie. Parfois, il y a tellement de poissons qu’on les jette au niveau de la plage ou même on les vend à un prix qui n’est pas très élevé. Mais je pense qu’avec les chambres froides, on pourra conserver ces produits-là pour qu’en période de pénurie, on puisse approvisionner le marché national. Notre priorité, c’est l’approvisionnement du marché national, et naturellement le département va faire ce qui est de son ressort pour aider à la mise en service de ces chambres froides.»

Par ailleurs, la ministre des Pêches a évoqué la problématique de l’érosion côtière exacerbée par le changement climatique. «A Kafountine, le quai est hors service, à Thiaroye aussi on est en train de vivre la même situation. A Pointe Saréne, c’est la limite. Nous avons pris bonne note et le gouvernement est en train d’y travailler. Nous allons porter ce dossier auprès de qui de droit pour essayer de trouver des solutions», renseigne la ministre des Pêches et des infrastructures maritimes. Interpellée sur la situation des accords de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne, elle a renseigné que le Sénégal n’a pas encore pris de mesure car il est en train de faire l’évaluation. «C’est une première. Le Sénégal n’a jamais fait d’évaluation. Nous avons donné des instructions et nous sommes en train d’évaluer de notre côté. Après l’évaluation, nous saurons quelles dispositions nous allons prendre», souligne la ministre.

Au cours de cette tournée, les pêcheurs de Pointe Sarène ont également exprimé le désir de voir la zone réservée à la pêche artisanale étendue. «Notre politique, c’est de voir comment accompagner la pêche artisanale, car c’est elle qui approvisionne la population en poisson. Puisque nous sommes en train de réviser le Code de la pêche maritime, nous allons étudier cette question pour voir comment étendre un peu leur zone de pêche pour mieux accéder à la ressource», promet Dr Fatou Diouf.
abciss@lequotidien.sn