Le Japon est disposé à accompagner le Sénégal pour la Vision 2050. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la visite du ministre des Affaires étrangères nippon. Pour autant, le pays n’est pas dans une compétition avec la Chine pour être le premier partenaire du continent. D’après Mme Kaneko Mariko, vice porte-parole de la diplomatie nippone, son pays ne collabore qu’avec les pays qui ont les mêmes valeurs démocratiques que lui. Et le Sénégal en fait partie.

 

Par Malick GAYE – C’est une position assumée : «Le Japon n’est pas dans une compétition pour devenir le premier partenaire du Sénégal en termes d’investissements.» C’est une assurance donnée par le ministère des Affaires étrangères nippon. Dans un entretien accordé aux médias locaux, Kaneko Mariko, vice porte-parole de la diplomatie nippone, a détaillé la position de son pays. «Nous cherchons à soutenir l’Afrique parce que le continent a un potentiel à développer. C’est dans ce contexte que nous souhaitons apporter notre aide. C’est une position différente de celle des autres pays. En termes de valeurs, nous avons des différences fondamentales. Le Japon est un pays démocratique et la Chine est communiste. C’est une différence majeure. Nous collaborons avec les pays qui ont les mêmes valeurs que nous», a-t-elle affirmé, tout en soulignant la stabilité du Sénégal qu’elle considère comme le point d’ancrage du Japon en Afrique de l’Ouest. Pour autant, la diplomate nippone a admis que son pays a besoin des ressources naturelles en Afrique. Cependant, dit-elle, «nous ne voulons pas les exploiter de manière excessive».

Coopération avec le Japon : Le Sénégal souhaite aller à un niveau supérieur

Kaneko Mariko est revenue sur la Vision Sénégal 2050. La vice porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Japon a affirmé que son pays est disposé à accompagner le Sénégal sur cette échéance. «La visite du ministre des Affaires étrangères du Japon démontre l’engagement du pays à contribuer à la nouvelle stratégie du Sénégal en mettant l’accent sur le développement des ressources humaines», a-t-elle détaillé. Pour Kaneko Mariko, le pétrole, le gaz, les mines, le transport urbain, le commerce, l’agriculture et l’élevage, la santé, l’industrialisation et le renforcement des capacités des Pme sénégalaises, secteurs pour lesquels le Sénégal souhaite accélérer sa collaboration avec le Japon, sont des domaines dans lesquels le pays du soleil levant intervient. «Par contre, sur certains, le gouvernement du Japon est disposé à faciliter les échanges avec son secteur privé», a-t-elle ajouté.

C’est tout l’objectif du prochain sommet entre son pays et les dirigeants africains. «Au Ticad, nous allons inviter les chefs d’Etat du continent à venir nous dire leurs aspirations. Il ne sera pas question de proposer une coopération avec l’Afrique. Ce sera plutôt à l’Afrique de nous dire ses besoins. Le Japon possède des technologies avancées sur plusieurs secteurs et est disposé à en faire profiter nos partenaires. Nous avons un secteur privé dynamique capable de répondre aux enjeux de l’heure», a-t-elle expliqué.

Secteur des assurances : Le taux de pénétration reste faible

Interpellée également sur la guerre commerciale que son voisin chinois et son allié américain se livrent, Kaneko Mariko a donné la position de son pays. «Nous comprenons la décision des Usa d’imposer des tarifs réciproques en fonction de leur déficit commercial. Des pays comme la Chine ont appliqué les mêmes tarifs. La position du Japon qui s’est vu imposer des droits de douane de 24%, c’est que tous les pays ont eu à bénéficier du libre-échange. Il faut avoir des discussions franches et sincères pour surmonter cet obstacle pour le bien de tous», a-t-elle conclu.
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