Confronté à la perte de certains de ses leaders majeurs, l’Apr a pris le pari de boycotter le dialogue politique du 28 mai qu’il a lui-même institutionnalisé dans le calendrier républicain. L’ancien parti au pouvoir est entré dans une zone de turbulence politique et doit opérer une transition très incertaine avec certain de ses leaders historiques qui ont démissionné, alors que d’autres ont opté pour le boycott depuis les Législatives, frustrés par les investitures. Si elle n’a pas une page blanche sous les yeux, elle a dû peser et soupeser cette décision de la politique de la chaise vide. En évidence, l’ordre de priorité est d’imposer une forme de résistance alimentée par la succession des ordres de poursuite contre ses responsables politiques à l’image de Mansour Faye, attendu ce matin devant la Commission d’instruction de la Haute cour de justice dans le cadre du traitement du rapport de la Cour des comptes des fonds du Covid-19.

Certains de ses leaders ont décidé de participer au dialogue sous-couvert de leur mandat de maire, à l’image de Mamadou Mory Diaw et Abdoulaye Saydou Sow, édiles respectifs de Matam et Kaffrine. Et d’autres figures comme Harouna Dia, qui a eu un tête-à-tête avec Sonko lors de sa visite à Ouaga, Abdoulaye Daouda Diallo, en tant qu’ex-Président d’une institution, à savoir le Cese pourtant dissous par le régime.

Il faut se rendre compte aussi que les partis alliés à l’Apr dans la gestion du pouvoir pendant 12 ans comme le Ps, l’Afp, le Pit, vont participer au rendez-vous du 28 mai. Alors que le parti «Osez l’avenir», qui a réuni ses délégués régionaux et de la diaspora pour discuter de sa position sur le Dialogue national du 28 mai 2025, a, «après un débat approfondi», «décidé, à une très large majorité, de ne pas y participer». C’est une évidence non ? Présidente du Groupe parlementaire Takku Wallu, Aïssata Tall Sall est la muse des députés de l’opposition, une délégataire des pouvoirs de Macky Sall à l’Assemblée nationale.