Dans le cadre de la promotion d’une gestion environnementale plus efficiente, l’Adm met à niveau les 19 points focaux des collectivités territoriales où se déroule le Pacasen.Par Alioune Badara CISS – 

 La gestion environnementale et sociale des projets d’investissement n’est plus une option, mais un impératif et une exigence pour les collectivités locales du Sénégal. C’est le message fort qui ressort d’une session de renforcement de capacités ouverte hier à Saly. Elle est organisée par l’Agence de développement municipal (Adm) à l’intention des points focaux des 19 collectivités territoriales pilotes du Projet d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen). L’objectif, c’est de garantir que les investissements réalisés dans le cadre du Pacasen, et au-delà, intègrent pleinement la dimension environnementale et sociale pour éviter des impacts négatifs sur l’environnement et les populations.
Représentant le directeur de la Réglementation environnementale et du contrôle du ministère de l’Environnement et de la transition écologique, Abdourahmane Ndour, chef de la Division régionale de l’environnement et des établissements classés de Dakar, a souligné l’importance cruciale de cette initiative. «Nous avons compris aujourd’hui que la gestion environnementale et sociale de ces projets n’est plus une option, c’est un impératif, c’est une exigence», déclare M. Ndour. Il insiste aussi sur le fait que la mise en œuvre de projets sans une considération adéquate des aspects environnementaux peut entraîner des conséquences néfastes.
Les collectivités bénéficient du financement du Pacasen pour mettre en place divers aménagements. Cependant, sans une formation adéquate, il leur serait difficile de maîtriser les enjeux environnementaux liés à ces initiatives. «Nous pensons que cette session de renforcement de capacités que l’Adm a organisée, est extrêmement importante pour ce programme», a ajouté M. Ndour, rappelant l’impact du changement climatique sur les collectivités et la responsabilité des acteurs dans la mise en œuvre des projets.
Tous les projets, qu’ils soient inscrits dans le cadre du Pacasen ou non, sont soumis à un «screening environnemental» pour être qualifiés par l’Administration, orientant ainsi les collectivités vers les actions environnementales à entreprendre.
La Direction de la réglementation environnementale et des contrôles (Drec) dispose de divisions régionales qui sont en mesure d’accompagner les collectivités dans leurs démarches, garantissant le respect de la dimension environnementale et sociale. Un autre point crucial abordé lors de cette session est l’intégration du Mécanisme de gestion des plaintes (Mgp). «La mise en œuvre de ces projets peut créer des désagréments auprès des populations bénéficiaires. Quand ces populations vont poser ces problèmes, mettre en place un mécanisme de façon huilée, de façon organisée, pour quand même prendre en charge ces questions, tout en évitant le blocage de ces projets, je pense que c’est une question extrêmement importante», explique Abdou­rahmane Ndour.
Ce mécanisme vise à gérer les éventuels problèmes rencontrés par les populations suite à la mise en œuvre des projets, évitant ainsi des blocages. Awa Ndiaye, responsable de la Cellule gestion environnementale et sociale de l’Adm, a précisé les attentes concrètes de cette formation. «Ce qu’on attend des différents participants, c’est vraiment une meilleure intégration de la dimension environnementale», affirme-t-elle.
Elle a souligné que cette dimension est soumise à la réglementation nationale et est cruciale pour la durabilité des projets d’investissement. La formation a mis l’accent sur le manuel technique de gestion environnementale et le mécanisme de gestion des plaintes, des outils essentiels pour les collectivités.
L’objectif final est que les collectivités puissent mettre en œuvre leurs projets d’investissement (écoles, marchés, pistes de production, etc.) en «intégrant cette dimension qui est vraiment très importante, aussi bien du point de vue de la réglementation que de la durabilité des projets d’investissement».
Le suivi de ces projets sera assuré par les Agences régionales de développement (Ard) et les Drec, en collaboration avec les points focaux des collectivités territoriales. Cette initiative conjointe entre l’Adm et le ministère de l’Environnement et de la transition écologique marque une étape significative vers une approche plus responsable et durable du développement local au Sénégal.
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