Les Africains ne doivent plus rêver de l’aide américaine, l’Usaid est bien morte. Donald Trump a fait comprendre à ceux qu’il recevait hier qu’ils devaient plutôt privilégier les échanges commerciaux, la coopération contre le terrorisme et les migrations irrégulières, et les investissements étrangers. Et tous ont agréé.

Le Président américain Donald Trump a fait étalage de séduction face à ses invités d’Afrique. Tous ces chefs d’Etat, qui ont la particularité de diriger des pays situés sur la côte littorale atlantique, sont d’une certaine manière voisins d’en-face des Etats-Unis d’Amérique. Le dirigeant américain a donc profité de la rencontre dans le Bureau ovale pour leur faire part de sa doctrine politique, qui tient en quelques mots : «Du commerce à la place de l’aide.» Et pour montrer que l’approche est gagnante pour tous, il a entamé ses propos en vantant les richesses du sol et du sous-sol des pays africains, tout en invitant chacun de ses interlocuteurs à faire une brève présentation de sa personne et de son pays.

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C’est dans cet ordre d’idées que Bassirou Diomaye Faye s’est, tout comme ses autres pairs africains, lancé dans la présentation des richesses naturelles de son pays, qui touchent aussi bien le sol que le sous-sol, et dont les dernières sont, on finira par le savoir, les découvertes en pétrole et en gaz. Et pour rendre l’affaire encore plus belle, le partenaire de Sonko ne se gênera pas pour «naturaliser» les compagnies multinationales qui exploitent les différentes richesses du Sénégal. Les Australiens et les Canadiens deviendront ainsi des Américains dans la bouche du dirigeant sénégalais. Diplomatie oblige !
N’est-ce pas d’ailleurs la force de la diplomatie touristique qui le poussera à proposer à Donald Trump -dont il a vanté les qualités de golfeur- à se rendre au Sénégal pour s’adonner à son sport favori sur les parcours de Dakar ?

Pour en revenir à l’hôte du jour, et à sa doctrine de faire la part belle au commerce, il a expliqué pourquoi il avait décidé d’enterrer l’Usaid, l’Agence américaine pour l’aide internationale. Il leur a expliqué que cette institution était connue pour ses tendances au gaspillage et à diverses sortes d’abus. La supprimer permettait non seulement de faire des économies en milliards de dollars, mais aussi et surtout, de favoriser le commerce entre les Etats concernés et les Usa. Il a donné plusieurs cas de pays qui illustrent ses propos. Dont notamment l’accord qui sera bientôt signé grâce à lui, entre le Rwanda et le Congo Kinshasa, et qui va faciliter des investissements communs.
En plus de favoriser le commerce, ces pays devraient pouvoir profiter de la promotion des investissements, ce que tous ont compris. Car le principe n’est plus à la promotion de l’aide, contrairement à ce que certains pouvaient espérer. Il leur a expliqué que des discussions allaient se poursuivre sur les échanges commerciaux, qui devraient augmenter. Et il a insisté sur le choix d’équiper leurs pays en matériels militaires américains qui, pour lui, sont les meilleurs du monde, comme, dira-t-il, les dégâts commis en Iran dernièrement l’ont bien démontré. En plus de ces armes, ces pays pourraient se renforcer dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il recommandé, sans oublier les moyens de réduire les flux de migrants illégaux, parmi lesquels ceux qui ne veulent pas quitter le territoire américain à l’expiration de leur visa par exemple.

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Une fois son monologue achevé, Trump a laissé de manière courtoise, quelques minutes à chacun de ses invités pour dire quelques mots, en veillant à ne pas se laisser déborder par l’enthousiasme. La preuve, quand le Mauritanien Ould Ghazouani a commencé à déborder de reconnaissance, il lui a arraché la parole pour la donner à son voisin. Ce dernier a bien compris la leçon et ne s’est pas laissé prendre en défaut. On voyait bien que ce n’était pas la tribune du Sommet de l’Union africaine ou de la Cedeao ! Quand tout ce monde a fini, Trump et les journalistes américains présents sont allégrement passés aux questions domestiques américaines. Sans plus se soucier de ces gens qui ont été tirés de leur m… comme il disait !