Près de 60% des femmes connectées déjà confrontés à une forme de harcèlement ou d’abus en ligne. Les femmes ambassadrices accréditées et représentantes des agences du Système des Nations unies au Sénégal veulent faire de la tolérance zéro à la violence numérique une réalité, à l’occasion des 16 jours d’activisme lancés ce 25 novembre, également Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Près de 60% des femmes connectées ont déjà été confrontés à une forme de harcèlement ou d’abus en ligne. Le constat est alarmant. Et à l’occasion de la celebration, ce 25 novembre, de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les violences en ligne sont au cœur des célébrations. En effet, cette date marque également le lancement de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles qui, cette année, ont pour thème : «Tous unis pour mettre fin à la violence numérique à l’égard des femmes et des filles.» Au Sénégal, les femmes ambassadrices accréditées et représentantes des agences du Système des Nations unies se joignent à la mobilisation internationale. Dans une déclaration rendue publique hier, elles ont tenu a rappeler «que la lutte contre la violence est une responsabilité collective qui nécessite un engagement ferme de tous les acteurs». Pour ces femmes diplomates, «une action coordonnée et multisectorielle, fondée sur la prévention, la protection et la responsabilisation», est nécessaire pour vaincre ce fléau. Dans leur déclaration, les ambassadrices accréditées et représentantes d’agences du Système des Nations unies au Sénégal soulignent que les données mondiales montrent également que «90 à 95% des contenus «deepfake» non consentis diffusés sur Internet ciblent des femmes». Le document souligne que la violence numérique prend racine dans les mêmes inégalités structurelles que la violence hors ligne. «Elle englobe le harcèlement en ligne, la diffusion d’images non consenties, la désinformation sexiste, les menaces, l’usurpation d’identité et d’autres formes d’abus commis dans les espaces numériques. Derrière les écrans, les atteintes sont bien réelles : elles affectent la santé mentale, la dignité et la sécurité des femmes et des filles, et limitent leur pleine participation à la vie publique, politique et économique.» Le Sénégal est aussi touché par le phénomène. «Malgré des progrès législatifs et institutionnels notables, la violence numérique demeure un défi croissant : les femmes actives en ligne, les jeunes et les leaders d’opinion sont souvent victimes d’intimidation, de harcèlement ou de stigmatisation sur les réseaux sociaux», relèvent les diplomates. «Nous lançons un appel solennel à la société entière, institutions, communautés et individus, pour faire de la tolérance zéro à la violence numérique une réalité», indique le document signé par des ambassadrices comme celles de la Turquie, des Pays-Bas et de la Pologne. Ont signé également la Coordonnatrice résidente des Nations unies et la Représentante résidente de l’Organisation des Nations unies pour la population (Fnuap).