La révision de la Constitution du Sénégal, adoptée le lundi 5 février par l’Assemblée nationale, a établi la date du 15 décembre 2024 pour l’élection présidentielle, prolongeant ainsi le mandat du Président Macky Sall. Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce et porte-parole du gouvernement, a réagi à ce report en évoquant les enjeux et en insistant sur la continuité de l’Etat.

Par Ousmane SOW – Sous une haute surveillance de la Gendarmerie nationale, la proposition de loi reportant l’élection présidentielle du 25 février 2024 a été approuvée par l’Assemblée nationale. Et Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce et de la consommation, et porte-parole du gouvernement, ne craint pas que l’autorité du président de la République, Macky Sall, soit contestée à partir du 2 avril 2024. Selon le ministre du Commerce, des Pme et de la consommation, c’est également la Constitution, à travers la loi constitutionnelle dérogatoire adoptée par l’Assemblée nationale, qui donne au président de la République la possibilité de rester en fonction jusqu’à ce que son successeur soit élu et prenne ses fonctions. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le responsable de l’Alliance pour la République (Apr) a estimé que cette prolongation de mandat n’est pas une question de plaisir pour le chef de l’Etat, mais plutôt une obligation constitutionnelle. Il explique : «C’est le principe de la continuité de l’Etat. Par ailleurs, ce n’est pas une partie de plaisir pour le chef de l’Etat de rester un, deux ou trois jours de plus au pouvoir.»

Abordant la question du report du scrutin présidentiel, M. Fofana a rappelé également qu’après 12 ans au pouvoir, «on ne va pas s’amuser à augmenter la durée de nos mandats ou de nos fonctions juste comme cela». Selon le ministre Abdou Karim Fofana, l’enjeu réside dans la crédibilité de l’élection et dans la garantie du bon fonctionnement des institutions.

Par ailleurs, il estime ainsi que le maintien en fonction du chef de l’Etat, Macky Sall, est une nécessité pour assurer la stabilité politique du pays, surtout dans un contexte où certaines institutions se retrouvent confrontées à des accusations mutuelles. «Le problème, c’est qu’il y a un sérieux enjeu. Est-ce qu’on souhaite une élection crédible ou est-ce qu’on veut satisfaire le microcosme, qui veut que la date ne soit pas décalée ? Le Président reste, parce que la Constitution l’y oblige. C’est un devoir. Il est le garant du bon fonctionnement des institutions. Et quand deux d’entre elles s’auto-accusent, il est normal qu’il prenne ses responsabilités», dira le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana.