Ils étaient des centaines de garçons à entrer en contact avec plusieurs des 250 filles dont les noms circulaient sur les réseaux sociaux. La raison : elles étaient présentées comme étant des prostituées. En effet, les demoiselles, qui ont eu le malheur de figurer dans ce fameux groupe dénommé «Plan Daech», étaient décrites par les administrateurs du groupe WhatsApp comme des filles de mœurs légères. Les garçons à la recherche de proie facile se sont servis de leurs contacts téléphoniques à partir de la liste pour leur faire des propositions indécentes.
Au-delà du harcèlement dont elles ont été victimes, les parties civiles, qui ont désistées dans la procédure, ont informé qu’elles ont subi toutes sortes de menaces et d’injures. Dans ledit groupe, il était publié des images et vidéos à caractère pornographique, selon les enquêteurs. D’ailleurs, les policiers de la division spéciale disent avoir constaté des vidéos et photos pornographiques dans l’un des groupes où l’une des victimes était associée sans son consentement. Les jeunes puisaient à partir d’autres groupes pour ensuite les ajouter dans le groupe. C’est de là que la liste a été dressée.
L’affaire avait alors fait grand bruit surtout aux Hlm où résident les jeunes présumés auteurs de la collecte des données personnelles mais aussi de la distribution de ces données sur WhatsApp. Hier, la salle des flagrants délits où se déroulait le procès était pleine à craquer. D’ailleurs, beaucoup de gens n’ont pas eu accès à la salle. Dans ce dossier, le procureur a estimé que les faits qui sont reprochés aux prévenus sont établis. Pour la répression, le représentant du ministère public a requis une peine de 1 an dont 3 mois de prison ferme contre Mamadou Guèye alias Mokania, Serigne Mansour Sall et Ibrahima Mboye. En ce qui concerne le nommé Cheikh Béthio Thioune Ndiaye, il a sollicité la relaxe. Parce que, dit-il, son téléphone portable ne disposant pas de l’application WhatsApp.
Il faut rappeler que les 6 mineurs arrêtés au début de la procédure n’ont pas comparu, car ils ont été libérés. Les mis en cause sont poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de la commission des infractions relatives aux Tic, collecte illicite de données personnelles, détention en vue de faire distribution d’images contraires aux bonnes mœurs et tentative d’extorsion de fonds. L’affaire sera vidée ce 12 décembre.
msakine@lequotidien.sn