Al Hassane Niang, président du parti «Jiitël Wareef» : «Le Sénégal gagnerait à se rapprocher davantage de l’Aes»

Pour le leader du parti «Jiitël Wareef»-Le Devoir en mouvement, le Sénégal aurait tout à gagner en se rapprochant de l’Alliance des Etats du Sahel (Aes). Al Hassane Niang voit dans cette initiative, une aspiration populaire qu’il juge légitime et prometteuse.Par Ousmane SOW –
Le Sénégal pourrait-il viser à rejoindre l’Alliance des Etats du Sahel (Aes) ? Pour le président du parti «Jiitël Wareef»-Le Devoir en mouvement, le Sénégal aurait tout à gagner en se rapprochant de l’Aes, une organisation sous-régionale qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pays qui ont annoncé, le 28 janvier dernier, leur retrait de la Cedeao. «L’Aes est une bonne nouvelle pour notre espace sous-régional. Et je considère que le Sénégal gagnerait à se rapprocher davantage de l’Aes, comme le fait d’ailleurs le Togo qui a compris l’importance d’accompagner cette dynamique», a-t-il affirmé lors de l’émission «Le Grand Jury» de la Rfm.
Al Hassane Niang voit dans cette initiative, une aspiration populaire qu’il juge légitime et prometteuse dans le paysage institutionnel africain. «Pour la première fois de l’histoire récente de notre continent, nous avons une institution qui est autocentrée. C’est-à-dire une institution dont le fondement même, sur le plan conceptuel, repose sur les réalités africaines et sur les réalités de l’espace qu’elle occupe», a-t-il expliqué, insistant sur l’importance de bâtir des institutions ancrées dans les contextes locaux. Dans cette dynamique, le Sénégal devrait, selon lui, s’inspirer du Togo qui, bien que n’étant pas membre de l’Aes, entretient des liens de coopération étroits avec cette structure. «Cette dynamique est beaucoup plus intéressante parce qu’elle est soutenue par le Peuple. Le Sénégal, qui est attendu sur cette question, devrait aller dans cette direction», fait-il savoir. S’exprimant sur le bilan de la première année du tandem Diomaye-Sonko, il parle de déception à tous points de vue. «Le bilan de la première année de gestion de l’actuel régime est une déception à tous points de vue», a-t-il dit, soulignant que le Pouvoir exécutif actuel fait preuve d’un manque de rigueur dans ses choix stratégiques. «Quand on vous confie la destinée d’un peuple, vous n’avez pas le droit de faire des choix hasardeux», a-t-il martelé. Aussi, le leader de «Jiitël Wareef» déplore un manque de profondeur et de cohérence dans les orientations économiques. «Avec les choix qui sont faits sur le plan économique, on se rend compte qu’on est sur des effets d’annonce, des mesures provisoires ou transitoires. Nous ne voyons pas le traitement des problèmes essentiels de ce pays de façon holistique à la base», a-t-il argumenté. Hassane Niang a rejeté également l’idée que l’Etat actuel du pays puisse servir d’excuse aux manquements du régime. «L’argument de la situation difficile du pays est un faux-fuyant», a-t-il tranché, estimant que l’Exécutif devrait adopter une posture plus volontariste. «Ce gouvernement devrait être dans une optique offensive, plutôt que d’être dans une logique défensive», a-t-il suggéré, estimant que «les deux prochaines années risquent d’être difficiles» si aucun redressement stratégique n’est opéré rapidement.
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