L’asthme est une pathologie qui prend de l’ampleur chez les enfants, a affirmé le professeur Ousmane Ndiaye, chef du Service de pédiatrie de l’hôpital d’enfants Albert Royer, souhaitant que la maladie soit mieux prise en compte sur les plans de la prévention et du traitement. «A la consultation de pneumologie pédiatrique de l’hôpital Albert Royer, il y a un nombre extrêmement important d’enfants qui viennent pour la pathologie asthmatique, avec une prévalence qui est aux alentours de 10% selon les enquêtes qui ont été faites. Cela veut dire que c’est une pathologie qui prend de l’ampleur eu égard à l’augmentation de l’exposition à des allergènes, à la poussière, à d’autres substances qui peuvent altérer les fonctions respiratoires», a-t-il déclaré à l’Aps.
Le professeur Ousmane Ndiaye, pédiatre, par ailleurs coordonnateur des enseignements de pédiatrie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, prenait part, mardi, à la célébration de la Journée internationale de lutte contre l’asthme.
Selon le médecin, la pathologie est devenue une préoccupation de santé publique dans le monde, mais également au Sénégal. «Quand on parle de l’asthme, on parle d’une pathologie qui peut être mortelle si elle n’est pas bien prise en charge. Elle peut également être une source de perte de productivité pour les parents. Parce que quand on a un enfant qui fait une crise d’asthme, on est obligé de prendre de son temps, de son temps de travail, pour l’emmener à l’hôpital», a expliqué M. Ndiaye. «Et en dehors de cela, ce sont toutes les dépenses qui vont être mobilisées. Pour l’enfant également, cela peut être une source d’absentéisme scolaire», a-t-il ajouté.
Le pédiatre souhaite que l’asthme soit mieux pris en compte sur les plans de la prévention et du traitement. Concernant la prévention, «on sait qu’il ne faut pas être exposé en permanence aux aéropolluants», a-t-il souligné. «On peut parler du tabagisme passif, de beaucoup de choses qui sont dans notre environnement et qui peuvent déclencher soit des crises d’asthme, soit l’entretenir. Et je pense que cette prévention est essentielle», a expliqué Ousmane Ndia­ye.
Sur le plan du traitement, «l’arsenal thérapeutique permet de prendre en charge correctement les patients qui ont des crises d’asthme ou bien qui ont une pathologie asthmatique», a-t-il ajouté, notant qu’il y a le «traitement de la crise» et le «traitement de fond».
«Selon les données disponibles et selon ce qui est disponible sur le marché en termes de traitement, de médicaments, nous avons l’arsenal qu’il faut pour prendre en charge correctement les patients», a rassuré le chef du Service de pédiatrie de l’hôpital d’enfants Albert Royer.
Il estime que «cela suppose que ces patients soient disciplinés, bien suivis et qu’ils viennent régulièrement aux consultations». Le Pr Ndiaye a préconisé d’éviter certains aéropolluants tels que l’encens, la poussière, certains allergènes, etc.