Alioune Badara Mboup, coordonnateur de Pastef à Tivaouane : «Les magistrats doivent sentir ce que le Peuple veut»

«La Justice ne peut plus vivre en décalage avec les réalités du Peuple. Elle ne peut plus avancer à son propre rythme, comme si de rien n’était.» Telle est la déclaration du coordonnateur du parti Pastef de Tivaouane, Alioune Badara Mboup. Il relaie l’appel du Président Diomaye Faye à une Justice en phase avec les attentes populaires.Par Ousmane SOW –
Les attentes autour de la reddition des comptes se font de plus en plus pressantes. Après la sortie du chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye vendredi dernier, le coordonnateur du parti Pastef de Tivaouane, Alioune Badara Mboup, exhorte les Sénégalais à maintenir la pression pour que la Justice cesse d’ignorer les nombreux dossiers de malversations restés sans suite, au nom d’un Peuple qui a massivement voté pour le changement. Dans un post publié sur sa page Facebook, il relaie l’appel du Président Diomaye Faye pour une Justice en phase avec les attentes populaires. «Il appartiendra aux Sénégalais de mettre la pression qu’il faut sur la Justice pour que «mu déf ligueyam». Le temps de la Justice n’est pas le temps politique, mais ça doit être le temps du Peuple au nom duquel elle est rendue», écrit-il. Alioune Badara Mboup évoque un sentiment d’injustice profond, partagé, selon lui, par de nombreux citoyens. «Le Peuple s’était levé, avait combattu, avait résisté contre un système politique, et avait fini par choisir un nouveau Président, lui donnant une majorité écrasante à l’Assemblée», affirme-t-il. Pour lui, ce vote massif n’était pas un concours de circonstances, mais porteur d’un message clair, à savoir celui d’une exigence de justice contre les auteurs présumés de malversations, d’abus de pouvoir et de violences. «Le Peuple réclame justice contre ceux qui ont détourné les deniers publics, ont emprisonné, tué des citoyens. Des dossiers judiciaires avec des preuves accablantes dorment dans les tiroirs. Les rapports de la Cour des comptes, de l’Ofnac et de l’Igf sont clairs sur les fonds Covid, l’affaire Prodac, l’affaire des 94 milliards. Alors pourquoi cette lenteur ?», s’interroge-t-il. Face à ce qu’il qualifie de décalage entre l’institution judiciaire et les aspirations populaires, il appelle à un sursaut. «La Justice ne peut plus vivre en décalage avec les réalités du Peuple. Elle ne peut plus avancer à son propre rythme, comme si de rien n’était», dénonce-t-il, avant d’inviter les magistrats à s’imprégner de la volonté populaire. «Les magistrats doivent sentir ce que le Peuple veut, ce que le Peuple attend. Parce que c’est au nom de ce même Peuple que leurs décisions sont rendues.» Et de préciser : «Ce n’est pas une question de vengeance ou de chasse aux sorcières. C’est une question de vérité et de respect de la volonté du Peuple, si la Justice veut retrouver la confiance de ce Peuple.» Alioune Badara Mboup ne remet pas en cause l’indépendance de la Justice, mais réclame qu’elle agisse. «Nous voulons une Justice indépendante certes, mais rendue au rythme du Peuple et non suspendue à l’humeur des magistrats», a-t-il conclu.
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