Selon l’Oim, la migration irrégulière a diminué ces derniers mois sans donner toutefois de chiffres.

Le constat de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) sur les migrations irrégulières est que la tendance est à la baisse. Lucas Gue­ves,  responsable régio­nal  des campagnes de sensibilisation pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’a fait savoir jeudi lors d’une rencontre à Rufisque. «Il y a beaucoup de migrations irrégulières, mais depuis l’année passée on a vu que le phénomène a diminué un peu», a-t-il fait savoir sans toutefois donner des chiffres pour conforter sa déclaration. «On n’a pas pour but d’arrêter les migrations ni les migrants. Les campagnes que nous faisons c’est plutôt pour donner des informations pour que les gens puissent prendre les routes de manière régulière», a-t-il par ailleurs noté. Le responsable régional s’est exprimé lors d’une rencontre de sensibilisation autour d’une pièce de théâtre durant un forum organisé à l’endroit des populations au quartier traditionnel de Diokoul (Rufisque Ouest). «On ne veut plus avoir des campagnes top down. Nous optons désormais pour une campagne de communication horizontale en dialoguant directement avec les populations, car on a vu que c’est le type de communication qui marche le mieux», a expliqué M. Gueves par rapport à la démarche tout en faisant savoir que ce projet, axé sur la sensibilisation des communautés sur les dangers de l’émigration irrégulière, est financé par le gouvernement allemand. «Le théâtre forum crée une interaction entre acteurs et  public qui, ensemble, vont trouver les attitudes adéquates sur des situations de la vie sociale. Bien des fois, les gens sont oppressés sans le savoir et nous essayons de transcender cela à travers nos prestations», a souligné Omar Cissé, chef du groupe Kocc Barma de Rufisque, ayant joué une pièce sur l’émigration irrégulière. Outre ces séances de théâtre populaire se tiennent parallèlement d’autres activités pour inciter à une migration régulière. «Migrer n’est pas une mauvaise chose, mais il doit se faire dans les voies légales. C’est le message que nous portons aux populations. D’autres activités de sensibilisation ont lieu avec des tournées avec l’artiste Coumba Gawlo Seck à Tambacounda, Ziguinchor, Sédhiou et demain (vendredi) aux Parcelles As­sainies pour la dernière éta­pe», a souligné El Hadj Saïdou Nourou Dia, chargé de la communication au bu­reau Oim de Dakar. D’après un document transmis par les organisateurs et retraçant l’assistance aux retours volontaires de migrants pour la période allant de janvier 2017 à la mi-décembre, 1 094 Séné­galais ont été pris en charge par l’Oim. La région de Kolda est la plus impactée avec 627 individus assistés, suivie de Dakar avec 298. Tam­bacounda arrive 3ème avec 264 individus assistés, et Kédougou la moins touchée avec seulement 13 assistés. Toujours d’après le document, l’Oim a assisté au total 2 868 individus dont 64 femmes. Parmi eux, 1 362 dont le pays de destination était le Niger, 1 126 vers la Libye et 164 en direction du Maroc.
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