Arrestations en série : Clédor Sène et Assane Diouf en prison, Dame Mbodj et Cie libres
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Une journée de prison pour les uns et de liberté pour les autres. Clédor Sène et Assane Diouf ont rejoint Guy Marius Sagna hier, alors que Dame Mbodj et Cie ont été libérés. Les 17 femmes de Pastef sont retournées à la police en attendant de faire face au procureur.
Sans surprise, Clédor Sène et Assane Diouf ont rejoint hier Guy Marius Sagna en prison, a-t-on appris de leur avocat. Vendredi, Me Khoureyssi Ba avait indiqué que «le Doyen des juges Samba Sall a préféré renvoyer au lundi la comparution de Assane Diouf et Clédor Sène, le réquisitoire de feu du procureur ne laissant aucune place au doute sur ses intentions de criminaliser les faits». Il est reproché à ces trois activistes les chefs d’inculpation de «provocation à des crimes et délits, organisation d’un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs». Peu avant, ce sont des étudiants membres de Frapp qui ont été libérés. En revanche, Dame Mbodj, Karim Xrum Xax et 18 autres personnes arrêtés samedi à la Place de l’Indépendance ont été libérés. Tous étaient en garde à vue à l’Hôtel de Police pour «participation à un attroupement sur la voie publique, participation à une manifestation interdite et violation de l’arrêté n° 00-2555 en date du 19 février 2021 du ministre de l’Intérieur». La pression du G20 a-t-elle été déterminante dans cette libération de Dame Mbodj ? En tout cas, ce regroupement de syndicats d’enseignants a dénoncé des arrestations «arbitraires et abusives» contre leurs «collègues enseignants» en particulier. Mieux, le G20 a même observé hier «une grève totale de 24 heures», une «journée noire», selon l’organisation.
Les femmes de Pastef retournent au commissariat
Elles étaient hier au Palais de justice pour faire face au procureur de la République. L’espoir était né dans la cave que ces 17 militantes du parti de Ousmane Sonko allaient prendre le même chemin que Dame Mbodj et Cie. Mais finalement, Maïmouna Dièye et ses camarades ont fait l’objet d’un retour de Parquet, selon leur avocat interrogé par Libération online. Me Babacar Ndiaye dénonce des «dérives autoritaires sans précédent dans l’histoire du Sénégal». Il dit : «Au pire, elles devaient payer une contravention. Ce n’est même pas une affaire qui devait arriver au Tribunal. C’est tout simplement une entreprise d’intimidation vis-à-vis de braves femmes dont le seul tort a été de vouloir rendre visite à Ousmane Sonko. C’est tout juste scandaleux.» Les femmes de Pastef ont été interpellées vendredi, peu après la levée de l’immunité parlementaire de leur leader. Au départ, c’était la présidente du Mouvement jigeenu Pastef (Mojip), Maïmouna Dièye, qui avait été arrêtée. Mais d’autres l’ont solidairement rejointe dans la fourgonnette de la police.