Assurance des investissements et des crédits : Oulimata Sarr plaide pour la baisse des primes

La présentation du Livret spécial de la Société islamique d’assurance des investissements et des crédits à l’exportation (Siace), filiale de la Banque islamique de développement, a servi de tribune à la ministre de l’Economie, du plan et de la coopération pour plaider la baisse des primes d’assurance gonflées par une perception surévaluée du risque. Prenant exemple sur la société Summa menant ses activités en toute quiétude depuis une dizaine d’années, Oulimata Sarr est d’avis que l’assurance risque ne devrait même pas avoir cours.Par Alioune Badara NDIAYE (Correspondant)
– «Summa, à mon avis, n’a même plus besoin d’assurance risque au Sénégal.» Plus qu’une digression, cette déclaration de Oulimata Sarr, dans un air taquin et en présence de Selim Bora, Directeur général de l’entreprise Summa, est révélatrice de l’état d’esprit de nos autorités sur la perception du risque quand il s’agit d’investir au Sénégal. Déjà jeudi, à l’ouverture du Forum Invest in Senegal, le Président Macky Sall était revenu sur le sujet en évoquant des risques surévalués pour l’Afrique. Vendredi, autour de la présentation du Livret spécial de la Société islamique d’assurance des investissements et des crédits à l’exportation (Siace) toujours dans le cadre de ce Forum international des investissements au Sénégal, la ministre de l’Economie, du plan et de la coopération a prolongé le plaidoyer auprès des assureurs pour une réduction des primes d’assurance. Ce qui, le cas échéant, va contribuer, selon elle, à la réduction des coûts de projets sur le continent, tout en rendant le marché plus accessible aux secteurs privés africains. «Nous pensons que les primes d’assurance sont encore élevées. Pour le Sénégal, nous considérons que nous ne sommes pas un pays à risque et que les agences de notation, qui notent les pays d’Afrique avec des notes un peu plus sévères, devraient beaucoup plus nous faire confiance», a-t-elle indiqué. Et de poursuivre : «C’est à travers cette confiance que les taux, qui vont de 10%, 12%, 14% sur le coût du projet, rendent le projet beaucoup plus cher.» Prenant l’exemple de l’entreprise Summa, qui a réalisé plusieurs infrastructures au Sénégal, Mme Sarr est d’avis dès lors que ces primes (d’assurance) ne devraient pas avoir cours. «Nous avons des acteurs comme Summa qui est au Sénégal depuis une dizaine d’années ; ça veut dire que Summa, à mon avis, n’a même plus besoin d’assurance risque au Sénégal», a-t-elle ainsi fait prévaloir.
Le Livret spécial, intitulé «Le Sénégal et la Siace -Renforcer l’économie réelle pour stimuler l’impact sur le développement», faisant l’objet de la rencontre, a été remis à la ministre par Oussama Kaissi, Directeur général de la Siace, une entité du Groupe de la Banque islamique de développement. «Au centre de notre coopération, le souhait de libérer le potentiel du Sénégal (…) A travers cette collaboration, la Siace a appuyé des projets à hauteur de 3.6 milliards de dollars Us, soit environ 2 mille 168 milliards de francs Cfa», a indiqué M. Kaissi dans son allocution. Il a rappelé que le Sénégal collabore depuis 1995 avec la structure qu’il dirige et a projeté «un développement et une croissance dans tous les secteurs» avec la nouvelle phase qui s’ouvre dans le cadre de ce partenariat. «Il me plaît de magnifier ce soutien, dans le cadre de la mise en œuvre de projets commerciaux et d’infrastructures clés dans notre pays, au fil des années. A titre illustratif, la garantie de soutien de la Siace a facilité la réalisation de plusieurs projets au Sénégal», a relevé la ministre de l’Economie, citant entre autres, le Stade Abdoulaye Wade, le Centre des expositions de Dakar, le Marché d’intérêt national. «Les produits d’assurance-crédit et d’investissement de la Siace jouent un rôle majeur dans l’atténuation des risques des projets, car ils les rendent plus bancables et attrayants pour les investisseurs», a avisé Oulimata Sarr, tout en réitérant l’attachement du gouvernement à la filiale du Groupe de la Bid.
abdniaye@lequotidien.sn
1 Comments
Cet article met en lumière l’appel du ministre des Finances en faveur d’une baisse des primes.
Cette démarche semble être une mesure positive pour encourager davantage d’investissements dans le pays.
En réduisant les coûts liés à l’assurance, le gouvernement cherche à faciliter l’accès au crédit et à stimuler l’activité économique.
Cette initiative témoigne d’une volonté de soutenir les investisseurs et de favoriser la croissance économique du Sénégal. Il sera intéressant de suivre les prochaines étapes de cette proposition et d’évaluer son impact sur l’environnement des affaires.