L’implantation d’un Centre intégré de valorisation des déchets (Civd), qualifié de «Mbeubeuss 2», irrite les populations de Bambilor, qui n’acceptent pas son implantation dans leur localité.Par Alioune Badara NDIAYE – 

Les populations de Bambilor ont réitéré, dimanche, leur refus de voir leur localité abriter un Centre intégré de valorisation des déchets (Civd), qu’elles qualifient de «Mbeubeuss 2». Elles ont tenu à cet effet une marche pacifique, entre la mairie et la gendarmerie, pour réaffirmer cette position déjà exprimée il y a plus d’un mois, lors d’un point de presse tenu au village de Mbeut. «Nous sommes réunis ici pour un seul objectif : dire non au Promoged, non au Centre intégré de valorisation des déchets, non au Centre d’enfouissement technique», a soutenu El Hadj Abdou Kane, coordonnateur du Collectif citoyen pour la sauvegarde de Bambilor et ses environs, mis en place à cet effet. «On ne dit pas non pour simplement dire non. Nous disons non parce que là où on veut implanter le Centre d’enfouissement technique, il y a la forêt classée de Denis Youssouf où plus de 700 personnes travaillent», a insisté le coordonnateur, s’interrogeant sur la pertinence de l’implantation du Civd sur un espace agricole qui fait vivre des milliers de personnes. «Comment peut-on remplacer un projet agricole, dans une forêt classée où le sol rend tout ce qu’on lui donne, par un programme de déchets qui va générer 235 em­plois ?», s’est ainsi interrogé M. Kane, indexant les maires des communes de Sébikotane, Bambilor et Diamniadio ayant, selon lui, validé le projet devant se faire sur un site à cheval entre les trois communes. Des habitants des différentes localités ont pris part à la marche effectuée sous escorte de la gendarmerie. «Aujourd’hui, nous avons marché pacifiquement. Mais attendez-nous prochainement (…) Nous sommes une population unie et on va se battre car on ne veut pas de Mbeubeuss bis dans notre zone», a mis en garde le coor­don­nateur, promettant de recourir à toute action nécessaire pour barrer la route à ce programme qui priverait des mil­liers de personnes de leurs mo­yens de subsistance. Le centre, s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets soli­des (Promoged), va être implanté sur un espace de 40 hectares.
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