A côté du Lac rose se dresse un vaste espace de quelque 200 hectares, sans délimitation physique, qui sert de lieu d’entraînement aux parachutistes. Communément appelé zone de tir, l’endroit, à en croire les populations, est depuis une année dans un processus d’agrandissement porté par les autorités. Un projet que les populations des villages de Déni Gueth Nord et Sud disent ne pas accepter. «Que le gouvernement l’entende de cette oreille. L’année passée ils étaient là à faire des levées topographiques sans pour autant toucher aux maisons et champs, mais maintenant ils veulent entrer dans le village pour détruire des maisons et des champs», a expliqué samedi Yoro Kâ, chef de village Deni Gueth Sud. Les habitants de ce terroir, implanté dans la commune de Bambylor,  s’étaient réunis ce jour pour manifester leur opposition à cette tentative supposée d’extension de la zone de tir. «Ils veulent accaparer une grande partie du village ; ce que nous n’accepterons pas. Qu’ils continuent leurs activités d’entraînement et ne touchent pas à ce qui ne leur appartient pas», a ainsi exhorté le chef de village. La mention «arrêt Dscos» est visible sur les murs de plusieurs maisons en construction et d’autres déjà habitées, présageant d’une opération de démolition prochaine. «Ils sont venus et ont marqué des arrêts Dscos un peu partout dans les 2 villages.

Une centaine de familles sont concernées», a indiqué Ismaila Bâ, responsable des jeunes de la localité. «Pourquoi entrer dans le village pour démolir des maisons ? Ils ont donné des sommations pour dire qu’ils vont détruire les maisons, mais nous n’acceptons pas cette tentative d’expropriation», a posé Bâ, exhortant les autorités à réagir face à cette situation. «Nous lançons un appel solennel aux autorités, notamment au président de la République, mais aussi au ministre des Forces armées pour qu’ils règlent cela. La jeunesse ne se laissera pas faire», a-t-il ainsi lancé. Pour Amath Bâ, autre jeune du terroir, c’est une assiette foncière de près de 5 hectares appartenant aux populations qui est visée. «Qu’ils restent sur leur zone et ne touchent pas à ce qui appartient aux populations locales», a-t-il recommandé, assurant que Deni Gueth Nord et Sud ainsi que les villages environnants sont mobilisés contre une extension qui prive les locaux de nécessités basiques pour leur survie.
Par Alioune Badara NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn