Cheikh Ibra Guèye risque de purger sa peine de 10 ans si la Cour d’appel suit les réquisitions du Parquet général. Il a requis 10 ans ferme à l’encontre du prévenu qui a comparu pour viol et pédophilie. La décision sera rendue le 17 juillet prochain.

10 ans de prison. C’est la peine qui a été infligée en première instance à Cheikh Ibra Guèye en plus d’une somme de 3 millions en guise de dommages et intérêts à payer à la partie civile. Il avait comparu pour pédophilie et viol sur une mineure. Depuis l’enquête jusqu’à la barre du Tribunal des flagrants délits, le prévenu a toujours nié les faits. Et n’étant pas dans les dispositions de purger cette lourde peine, il avait introduit un recours.
Devant la Cour d’appel, il a encore clamé son innocence. Des dénégations appuyées par son avocat. Selon Me Mamadou Guèye, le prévenu n’est pas l’auteur des faits. «Il les a toujours contestés», rappelle-t-il. «La victime avait même déclaré que mon client n’a jamais abusé d’elle et que ce sont ses camarades qui racontent des contre-vérités», explique l’avocat dont les explications sont contredites par le certificat médical qui fait état d’infections et d’une perforation de l’hymen. «D’ailleurs la victime traine encore les séquelles de ces multiples agressions sexuelles. Elle peine à se rétablir de ses blessures», témoignent les parents. «N’empêche, cela n’est pas imputable à mon client», insiste l’avocat de la défense qui a plaidé la relaxe pure et simple. Le Parquet général reste intransigeant : «Des Ong ne cessent d’élever la voix pour demander de criminaliser les viols. Au rythme où vont les choses, je pense qu’on arrivera à criminaliser les viols. J’écoute tous les matins Ameth Aïdara. Il nous parle des maitres coraniques qui abusent des fillettes. Tout récemment un autre a abusé d’une jeune fille de 12 ans et a pris la fuite», a-t-il poursuivi. A son avis, le prévenu essaie de contester les faits, mais les charges suffisent et les faits constants pour confirmer la première décision. Ce qu’a aussi plaidé l’avocat de la partie civile. La Cour donnera son verdict sur cette affaire le 17 juillet prochain.
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